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Un opérateur économique pris en otage par la police
(15/10/2007)
Angel Fernandez Fernandez se rendait vendredi dernier à une opération chirurgicale hors du pays. Il a été pris à partie par le commissaire de la sécurité publique de Kribi. Pendant près de 10 heures de temps.
Par Sévère Kamen
Vendredi du ramadan, 9h. Les policiers de la barrière placée à la sortie de la ville barrent le passage à Angel Fernandez Fernandez (expatrié d’origine espagnole et opérateur économique à Kribi). Les sbires disent agir “ sous les instructions du commissaire Essomba, qui a demandé qu’il [Angel Fernandez Fernandez] soit arrêté à la sortie de la ville ”. Après discussions, les policiers débordés font appel au commissaire de sécurité publique. Il arrive quelques minutes plus tard. Il demande à Fernandez de monter dans son véhicule. “ Il a demandé au patron de monter en voiture parce qu’il était interdit de sortir du territoire camerounais ”, déclare Jean M, le chauffeur de l’infortuné.

Plus tard, les voix s’élèvent. Le sous-préfet de Kribi, Jean Claude Eloundou, en partance pour une cérémonie à Pama, rappelle au commissaire et à ses agents les dispositions des articles 30, 90 alinéa 1(b) du nouveau code de procédure pénale relatives aux arrestations et à la garde à vue. Le commissaire balaie lesdits articles d’un revers de la main et embarque Fernandez au commissariat de sécurité publique de Kribi.

Le nœud du problème

Là-bas, on reproche à A. F Fernandez de devoir à un certain Juan Fever Vidal la somme de 600 euros, soit 393.000 Fcfa. Cette somme représente deux mois de salaire du concerné, arrivé en fin de collaboration dans les établissements Fernadez Ttacc. “ Il doivent me payer cette somme pour que je retourne en Espagne. J’ai travaillé pour lui et il doit me payer ”, lance M. Vidal dans un français approximatif. “ Nous n’avons pas refusé de payer ce monsieur. Mais nous devrions le faire à condition qu’il nous remette des documents confidentiels liés à l’établissement ; il les détient par devers lui ”, lance le chef de la cellule juridique de cet établissement. “ Et d’ailleurs, nous n’avons pas à répondre des affaires de société dans un commissariat ”, poursuit-il.

Au commissariat, l’affaire est confiée à l’officier Mvogo. “ J’ai refusé de parler en français parce que l’espagnol c’est ma langue. Ce policier a menacé de me frapper et de me torturer. J’ai dit que je n’avais pas peur de lui et qu’il ne peut rien me faire, même si je suis espagnol ”. Le commissaire de police prend à son tour l’affaire en main. “ Il m’a demandé mon passeport et j’ai plutôt donné ma carte de séjour. Il a refusé. Il a dit que ce n’est pas ce qu’il voulait et que je n’étais pas en règle. Ensuite, il a fait un fax en ma présence à la police de l’aéroport pour dire que j’étais un rebelle et que j’étais recherché et interdit de sortir du territoire camerounais. J’ai d’ailleurs eu la confirmation de cela en joignant plus tard l’aéroport ”, déclare Fernandez.

Chez le procureur un jour férié

Le commissaire défère ensuite le mis en cause devant le procureur de la République de Kribi. Celui-ci a ouvert spécialement son cabinet ce jour férié pour régler le problème. “ Le procureur m’a demandé de rembourser sur le champ cet argent sinon, j’irai en prison. J’ai répondu en lui disant que je ne marche pas avec de l’argent, mais que ce sera fait au cours de la semaine. Il m’a donc obligé à signer une reconnaissance de dette avec comme gage de bonne foi l’un de mes compatriotes qui collabore avec moi ”, explique le concerné. Qui est alors reconduit au commissariat vers 17h 30 mn. A. F Fernandez est libéré vers 20h, avec interdiction formelle de sortir de la ville de Kribi avant le payement de sa dette.
A noter, le même jour à 9h, le commissaire et ses éléments ont fait irruption au siège de la société situé au quartier administratif. Pour arrêter le président-directeur général des établissements Fernandez. Ce dernier était absent et le commissaire avait promis de fortes représailles.

Le commissaire de police défie le sous-préfet

“ Cette affaire est une matière civile et on ne saurait donc la résoudre dans un commissariat ”, déclare Jean-Claude Eloundou, le sous-préfet de Kribi. Il aurait tenté en vain de ramener le commissaire de police, qui plus est sous son autorité, à de meilleurs sentiments. “ Le cadre n’est pas légal. On doit noter que cela se passe un jour férié. La loi indique qu’une arrestation ne peut s’effectuer le week-end ou un jour férié que si c’est un cas de flagrant délit ou de crime ; en plus, M.Fernadez a un domicile connu et il emploie actuellement plus de 400 personnes ”, déclare le chef de la cellule juridique des établissements Fernandez. Le commissaire avait-il un mandat d’amener ? “ La plainte de M. Juan Vidal est illégale parce qu’elle devrait être contre la société Fernandez Ttacc et non contre le promoteur ”, poursuit le juriste. L’acte du commissaire est une défiance envers le sous-préfet. “ Chaque chef de département ministériel se prend pour le ministre ou le chef de l’Etat en personne ” déplore le sous-préfet de Kribi Jean claude Eloundou.




Source : Le Messager




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