Les mineurs incarcérés à la prison centrale de Yaoundé ont de quoi sourire. Un hôte de marque leur a rendu visite le 3 octobre dernier. Il s’agit de Pit Baccardi, rappeur d’origine camerounaise, installé en France. “ Ca me fait plaisir de venir vous voir ”, leur a-t-il dit avant d’ajouter : “ Je m’engage aujourd’hui à être le parrain de votre école ”. L’annonce déclenche une salve d’applaudissements et des youyous de la part des bénéficiaires du jour. Pour marquer cet engagement, Pit promet aux enfants des appareils de musiques qui leur permettront de rester connectés à ses chansons.
La vedette ne manque pas de prodiguer quelques conseils. “ Si vous voulez qu’on vous donne, il faut savoir donner aussi. Soyez à l’écoute et disciplinés. Et nous vous donnerons tout ce qu’on est en mesure de vous donner ”, martèle-t-il. Ce parrainage de prestige est le résultat des actions de lobbying du “ Relais Enfants-parents (Rep)”. Depuis deux années, cette organisation présidée par Claire Ndi Samba “ s’occupe des enfants qui naissent dans les prisons et accompagne les enfants qui sont à l’extérieur [et qui souhaitent] rendre visite à leurs parents incarcérés. Nous accompagnons également les parents qui ont leurs enfants mineurs incarcérés. Pour lancer ce projet, nous avons jugé utile d’humaniser le quartier de mineurs. En re-dynamisant l’école qui est déjà animée par le foyer de l’espérance ”, indique la présidente.
Eto’o Fils dans la ligne de mire
Pour cette année scolaire, Rep a offert à l’école des tables bancs et du matériel pédagogique tels que cahiers, stylo, fiches de progression … pour un total de 193 mineurs, âgés entre 14 et 18 ans. Leur école va de la Sil à la classe de première. Vingt-cinq (25) d’entre eux espèrent affronter les épreuves du Brevet d’études du premier cycle (Bepc) cette année, contre quinze (15) pour le Certificat d’étude primaire (Cep). Le représentant du régisseur note que les résultats n’étaient pas reluisants l’année dernière, avec une seule réussite au Bepc. “ Je rends grâce à Dieu pour ce que je suis en train de vivre. C’est la preuve que nous sommes utiles à la société ”, confie le chef de classe, Abomo Didier, 18 ans.
Claire reconnaît que les responsables de la prison fournissent des efforts d’encadrement. “Ils font beaucoup d’effort pour humaniser la prison. Mais ils ne peuvent pas tout faire. C’est pour cela que nous venons en appui. Nous demandons aux ministères qui sont concernés de nous soutenir. Parce qu’à un moment nous serons essoufflés. Ça fait deux ans qu’on rame tout seul, et c’est vraiment dommage ”, clame-t-elle. Sans se décourager. “Nous avons trois grands événements. La fête des mère, la rentrée scolaire et l’arbre de noël. L’arbre de Noël est prévu en décembre avec Pit Baccardi, peut-être Eto’o Fils et un autre footballeur international. C’est encore en projet ” annonce Claire Ndi Samba.
Source Le Messager
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