Selon Serges Evengue, le chef dudit poste, les innocents étaient convoyés par un certain Baffey Omoh Esseme, né le 10 août 1957 à Isanguele et qui se fait passer pour un pasteur, Cheako Alain Bertrand, né le 5 avril 1982 à Souza et menuisier dans cette localité, mais aussi une dame qui ne possédait aucune pièce d’identité et qui se dit l’épouse du "pasteur".
Aux policiers, les trois personnes, visiblement des kidnappeurs, ont présenté 13 bulletins de notes apparemment faux des enfants, établis au Gbps de Souza. "Ils nous ont expliqué qu’ils allaient s’établir au Nigeria avec leurs jeunes compagnons, dont beaucoup sont dans un mauvais état de santé", a expliqué au téléphone l’officier de police Serges Evengue.
Informées, les populations d’Idenau ont pris d’assaut les locaux abritant le poste frontière, exigeant qu’on leur livre les trois individus. Face aux risques de lynchage de plus en plus persistants qui pesaient sur eux, le chef de poste a dû appeler en renfort le Groupement mobile d’intervention (Gmi) de Buea. En fin d’après-midi, et au moment où nous mettions sous presse, la tension restait vive à Idenau.
Le Cameroun, de part sa situation géographique, est considéré comme le pôle du trafic des enfants à des fins agricoles ou sexuelles. Il est à la fois un réceptacle pour des jeunes innocents en provenance du Bénin, du Congo démocratique, du Mali, du Niger, du Nigeria, de la République centrafricaine, du Togo et du Tchad, mais est aussi un point de départ pour enfants destinés au trafic à destination du Gabon et de la Guinée Equatoriale.
En juillet 2005, par exemple, 6 personnes – dont un policier – ont été interceptées à Ambam. Elles tentaient d’exfiltrer vers le Gabon deux adolescentes âgées de 13 ans et qui avaient été enlevées dans le département du Boyo (Nord-Ouest). Malheureusement, les enquêtes engagées à la suite de ces scandales humains ont souvent fini en eau de boudin. La faute à la corruption, selon des sources introduites.
Source: Quotidien Mutations
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