En tout cas, chaque saison charrie son lot de couacs et de situations qui foulent au pied les règlements sportifs et pis encore l’éthique sportive. Cette année, alors que l’on croyait être revenu à une certaine orthodoxie dans la gestion du football national, le milieu est ébranlé par une nouvelle affaire de corruption. Au centre de la querelle, le club Bamboutos de Mbouda, reconnu coupable de corruption lors d’un match l’ayant opposé à Fédéral du Noun. Les circonstances de cette affaire se passent de commentaires.
Lors d’une rencontre de la 30è journée du championnat national, Bamboutos dont le maintien en première division n’était pas encore assuré, rencontrait Fédéral de Foumban déjà condamné à la relégation. Pour s’imposer, Bamboutos aurait introduit sur le terrain en plein match, une enveloppe d’argent pour corrompre un joueur de Fédéral du Noun. La Fédération camerounaise de football sur la base des rapports de plusieurs témoins, et notamment des officiels du match, a reconnu la culpabilité de Bamboutos de Mbouda et a sévi. L’équipe de Mbouda est tout simplement reléguée en troisième division.
Cette affaire qui promet encore des rebondissements n’est pas un fait inédit dans le football camerounais. La saison dernière déjà, c’est Mount Cameroon de Buéa qui était pointé du doigt pour corruption. Une saison plus tôt, c’est le président de Tonnerre de Yaoundé qui a publiquement déclaré avoir reçu de l’argent pour fausser un résultat du championnat national en faveur de Coton sport de Garoua. Le football camerounais a connu d’autres cas.
Toutefois, l’indignation des observateurs est liée à la banalisation de ces pratiques. Pour l’épisode Bamboutos de Mbouda, « l’arrangement » se serait fait à découvert et devant témoins. On comprend dès lors la sévérité de la décision de la Fécafoot, très souvent accusée de protéger les fossoyeurs du football national.
Quoi qu’il en soit, cette énième affaire de corruption ne devrait pas rester sans suites. Bamboutos semble ne pas vouloir accepter son sort. L’équipe promet de porter l’affaire devant les instances internationales si nécessaire. Mais sans vouloir dénier à l’équipe de Mbouda le droit d’user tous les recours, on reste tout de même perplexe devant la gravité des faits incriminés. Et nombreux sont les observateurs qui souhaitent que force soit enfin donnée à la loi. Celle du football entendons-nous bien !
La Fécafoot se retrouve donc une fois de plus dos au mur. Car par le passé, elle n’a pas su se montrer suffisamment respectueuse de ses propres textes et règlements. Ce sont du reste, ses errements antérieurs que certains de ses pourfendeurs et incidemment sympathisants de l’équipe de Mbouda brandissent pour crier au complot.
Qu’importe le dénouement de l’affaire Bamboutos. Il est désormais question que tous les acteurs du football se ressaisissent et s’abstiennent de ces pratiques qui écornent le prestige de leur sport. Qu’il soit par ailleurs entendu que le football n’est pas la seule discipline touchée par les pratiques de corruption. D’autres disciplines traînent également leurs casseroles. Il est temps que tout le monde mette l’accent sur la promotion des valeurs éthiques que véhicule le sport, cette merveilleuse école pour la jeunesse universelle.
Dopage, matches truqués, corruption d’arbitres etc. ces pratiques doivent être bottées en touche. Et tous les récalcitrants et adeptes des raccourcis devront être prêts à assumer toutes les conséquences de leurs actes.
Source: Cameroon Tribune
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