Sept autres personnes également reconnues coupables de détournements au détriment de cette société publique ont écopé de peines allant de 15 à 35 ans d'emprisonnement.
Le tribunal a par ailleurs condamné M. Belinga et ses complices à verser à la Sic la somme de 4,7 milliards de francs CFA (7,16 millions d'euros) de dommages et intérêts, et ordonné la confiscation de leurs biens.
L'ex-patron de la Sic et sept de ses coaccusés avaient été reconnus coupables le 20 septembre. Le procureur de Yaoundé avait requis le lendemain des peines allant de 20 à 70 ans de prison à leur encontre.
L'un des condamnés, Adamou Ousmanou, ancien directeur des affaires financières de la Sic, est en fuite et fait l'objet d'un mandat d'arrêt.
Selon le tribunal, M. Belinga, arrêté en février 2006 et jugé depuis le 17 novembre de la même année, a détourné, à titre individuel ou avec ses complices, plus de 3,716 milliards de francs CFA (5,66 millions d'euros).
Il s'agit de la deuxième condamnation d'un ancien patron d'une entreprise publique depuis le début de l'opération anti-corruption "Epervier".
Cette opération a été lancée par le Premier ministre camerounais Ephraïm Inoni à son arrivée à la tête du gouvernement fin 2004, sous la pression des bailleurs de fonds internationaux.
Fin juin, l'ex-directeur général du Fonds d'équipement intercommunal (Féicom) Emmanuel Gérard Ondo Ndong avait été condamné à 50 ans de prison et à la confiscation de ses biens pour détournement de fonds publics.
Treize autres personnes avaient écopé de peines de prison dans cette affaire, pour des détournements atteignant un montant global de quelque 13 milliards de francs CFA.
L'opération "Epervier" a débouché sur l'arrestation d'autres responsables d'organismes publics, en cours de jugement dans deux autres procès.
L'ex-patron du Crédit foncier du Cameroun (CFC) Joseph Edou et l'ancien ministre de l'Eau et de l'Energie Alphonse Siyam Siwé, qui dirigea le Port autonome de Douala, sont ainsi concernés, ainsi que deux députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Paul Biya.
Malgré ces efforts dans la lutte anti-corruption, de nombreuses ONG locales et des diplomates étrangers estiment que ce fléau demeure généralisé au Cameroun.
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