Il est en plus rétrogradé de deux divisions et évoluera donc la saison prochaine en D3 de l’Ouest. Le club est convaincu de corruption aggravée. La décision, prononcée par la chambre d’homologation et de discipline de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), vient sanctionner une grotesque scène de corruption lors de la 30e journée du championnat.
Dimanche 16 septembre, au stade de la Réunification de Douala, Fédéral du Noun accueille Bamboutos de Mbouda. Les deux équipes sont à égalité (2-2). Des négociations commencent en plein match. Et le fait n’échappe à personne. L’arbitre central, Alioum Siddi, mentionne sur la feuille de match : “ à la 85e minute, un constat de remise d’argent entre les joueurs ”.
Le rapport de l’inspecteur des arbitres désigné par la Fécafoot pour ce match est explicite. Selon ses mentions, le coach Anaba (Bamboutos) interpelle Nkoun à Rim (Fédéral du Noun). “ Dix minutes après, le capitaine de Bamboutos Fc de Mbouda simule un mal ; un soigneur vient à sa rencontre et lui remet une enveloppe qu’il met dans ses bas ”, écrit Tombi à Roko Sidiki. Quelques minutes plus tard, Roger Koss la remet à Nkoun à Rim qui va ensuite occasionner le troisième but de Bamboutos de Mbouda. Selon le rapport de l’enquête, le directeur sportif de Fédéral du Noun a reconnu que “ Nkoun à Rim a reçu de l’argent des mains de Roger Koss, le capitaine de l’équipe adverse ”.
Sanctions et réactions
Pour la chambre d’homologation, les faits tels que consignés par les officiels dans le procès-verbal “ sont constitutifs des infractions de corruption et de tricherie ”. Ils sont réprimés par le code de discipline de la Fécafoot. En plus de la rétrogradation de Bamboutos de Mbouda, Nkoun à Rim et Roger Koss sont interdits d’exercice de toute activité relative au football, pour une durée de deux ans. L’entraîneur Anaba et le soigneur Barthélemy Tchio, de Bamboutos de Mbouda sont interdits d’exercice de toute activité relative au football pour trois ans.
Les intéressés disposent de 48 heures à compter de la date de notification de la sanction pour interjeter appel, selon le code disciplinaire de la fédération. Quant à Fédéral du Noun, la chambre d’homologation a déclaré le club “ non coupable des infractions de corruption et de tricherie étant entendu que son directeur sportif a aussi dénoncé les faits ”.
Le club n’a pas, selon cette chambre, tiré avantage des actes accomplis par son joueur Nkoun à Rim.
Sur les ondes de la Crtv radio (au journal de 17 heures samedi dernier, les dirigeants de Bamboutos rejettent toutes les accusations formulées contre eux. Ils promettent interjeter appel à la décision de la Fécafoot. A Mbouda, l’on ne se reconnaît pas comme corrupteurs de Fédéral. “ Nous avons battu Fédéral à l’aller… Il n’y a donc pas à s’impressionner de notre victoire au match retour. Nous allons faire appel ”, ont martelé les dirigeants de Bamboutos.
Souvent soupçonnée de laxisme, la fédération veut, à travers cet acte fort donner des gages à l’opinion. Depuis plusieurs années, les fins de saisons sont devenues un vaste terrain de marchandage avec des arrangements entre clubs, visant à favoriser les uns et freiner les autres. Il y a même quelques années, Antoine de Padoue Essomba Eyenga s’en vantait publiquement, disant que Cotonsport de Garoua, à l’époque, lui devait son titre de champion du Cameroun.
Malgré cette sortie, la Fécafoot n’avait rien fait, confortant les truqueurs dans leur sale besogne. Aujourd’hui débordée et critiquée, prise dans son propre piège, la Fécafoot cherche à se départir de ses vieux démons. Le cas de Bamboutos peut-il faire école ?
Source: Le Messager
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