C’étaient les membres du consistoire Corisco-Kribi dirigé par le modérateur l'ancien d'Eglise, M. Assoubita. Il s'agit effectivement d'une réunion du Col prébystéris pour écouter uniquement le rapport du comité d'investigation mis en place le 14 juillet dernier dans ce que les Kribiens appellent désormais “ l'affaire Eman ”. En effet, cette affaire est née du fait que le pasteur de cette paroisse serait accusé d'adultère avec une fidèle.
L’affaire aurait eu lieu dans la nuit du dimanche 8 juillet dernier. L’épouse du pasteur Eman Meye rentrant d'un voyage à 2 h du matin en compagnie de la femme d'un autre pasteur de Douala, aurait trouvé son mari en flagrant délit d'adultère avec une fidèle, selon les témoignages des moto-taximen qui affirment avoir vécu la scène. Le quartier en était alors ameuté. La présumée femme trouvée dans le domicile du pasteur en tenue de Eve, aurait mis le voile pour s’échapper des lieux. Ses sous-vêtements auraient été exposés dans la cour de la paroisse.
La police arrivée sur les lieux avait dispersé la foule avant de conclure que tout était faux. Cette rumeur avait été diffusée par certains médias de la cité balnéaire.
Le 14 juillet 2007, le consistoire s'est réuni dans cette même paroisse. Le but était de peaufiner la consécration de neuf pasteurs. “ Beaucoup de personnes pensaient que nous venions pour régler ce problème. Mais nous n'avons pas l'habitude de faire la confusion d'autant plus que nous étions dans l'expectative. Nous ne savons pas si l’affaire s’est passée à l'Eglise ou dans le domicile du pasteur ”, déclare le secrétaire général du consistoire.
Le consistoire a donc constitué une commission pour déterminer le degré de culpabilité du pasteur. Entre temps, le pasteur Eman Meye a été suspendu de ses fonctions, “ pour éviter le scandale ”, dira-t-on.
La commission d'enquêtes devrait questionner les voisins de l'Eglise, les mototaximen, les parents du pasteur qui logeaient dans l'enceinte de l'Eglise, la femme du pasteur et les anciens d'Eglise. A l'issue de ces investigations, la commission a établi que “ le pasteur a bel et bien commis l'adultère dans sa maison et non dans le temple comme le pensait la population ”.
Les témoignages de l'oncle maternel du pasteur qui logeait à la maison auraient fait foi. “ Je dormais et quand j'ai entendu les éclats de voix dans la maison du pasteur, je croyais à une agression. Je me suis rendu sur les lieux et j'ai trouvé la femme du pasteur Eman et sa consœur qui tenaient une femme nue qui a pris la fuite par la suite ”. Le clou a été enfoncé par la nouvelle conquête du pasteur. “ Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je sais que c'est le diable qui est derrière tout cela. Je demande pardon à Dieu et aux fidèles. Il faut que les pasteurs prient pour moi pour que mon âme ne se perde pas ”, a déclaré la femme incriminée dans un éclat de sanglots.
Mercredi dernier, la commission d'enquêtes a rendu sa copie devant le consistoire qui a statué sur les décisions à prendre. A l'issue des délibérations, le pasteur Samuel Roger Eman Meye a été sanctionné au 4e degré. Il a été déposé. Il ne pourra plus revêtir les habits pastoraux. Son épouse ainsi que celle du pasteur de Douala présente cette nuit ont été radiées de leur congrégation respective pour obstruction à la vérité.
Le conseil d'anciens d'Eglise de la paroisse Albert Issac Good a été révoqué pour protection d'un coupable et fausses déclarations. Un nouveau conseil sera installé par le consistoire dans les prochains jours.
“ Cela servira d'exemple aux autres. Car la vie chrétienne est une vie de justice et de vérité. On n'a pas le droit de faire l'erreur car nous sommes les guides du peuple ”, a déclaré le modérateur, M. Assoubita.
Une note a été rédigée pour informer toutes les autorités de la ville afin que nul n'en ignore. Cette affaire alimente ces jours les conversations dans les chaumières, les gargotes et les plages de la cité balnéaire.
Source: Le Messager
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