Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Sciences et Education
Les anglophones sollicités
(28/08/2007)
De plus en plus de parents francophones souhaitent que leurs enfants aient des cursus scolaires anglophones.
Par Hugues Marcel Tchoua

Objectif : faire enregistrer leurs enfants. Bon nombre de ces parents sont francophones. “ Je pense que mon fils pourra, en parlant quotidiennement le français à la maison, gagner beaucoup en étudiant en anglais. Et deviendra de ce fait bilingue ”, déclare P. Kepseu, rencontré dans le bloc administratif de cet établissement. En effet, les avantages du bilinguisme au Cameroun et dans le monde en général ne sont plus à démontrer. “ L’anglais est la langue la plus parlée au monde.

Au jour d’aujourd’hui, le vrai analphabète est celui qui n’entend ou ne s’exprime pas en anglais. Il est donc important que les enfants y soient initiées dès l’école primaire ”, pense un autre parent.

La révérende Lelia Mariette Nwanekou, directrice de Holy trinity catholic school, confirme la ruée vers les établissements d’expression anglaise de la capitale économique. “ Notre effectif était constitué à plus de 60 pour cent des élèves francophones l’année passée. Et cette année, il me semble que ce pourcentage va augmenter. Parce que de nombreux parents francophones ne cessent de nous emmener leurs enfants. Il y en a qui viennent même de très loin pour ça. Ils comprennent de plus en plus combien notre langue est importante ”.

Marcelline Momo Tientcheu, autre parent d’élève rencontrée dans cette école, ne cache pas la motivation de son choix : “ Si je viens inscrire mon enfant ici, c’est parce que mon mari et moi avons convenu que notre enfant doit aller à l’école anglophone”, révèle t-elle. Les autres raisons invoquées par les parents d’élèves sont diverses. Certains y inscrivent leurs enfants parce qu’ils projettent de les envoyer poursuivre leurs études à l’étranger. D’autres veulent leur permettre d’avoir plus de possibilités dans la vie.

La ruée vers les établissements d’expression anglaise intervient après le constat d’échec des institutions bilingues. La création de ces dernières avait fait miroiter, aux yeux des parents, une véritable formation bilingue pour leurs enfants. Mais, le résultat s’est avéré contraire aux attentes. “ La formation qu’on reçoit dans les écoles bilingues sont tout sauf le bilinguisme. Mes enfants qui sont aux cours préparatoire et élémentaire bilingues prononcent à peine quelques mots en anglais.

Et lorsqu’on regarde leur façon de faire, on comprend pourquoi les enfants ne comprennent pas bien l’anglais. Ils n’ont qu’un cours d’anglais comme dans les écoles ordinaires. Pourtant, dire que l’école est bilingue c’est dire qu’on fait des cours indifféremment en anglais et en français”, se plaint Laurent, un habitant de Ndogbong. Face à ce simulacre de formation offert par les écoles bilingues, les parents répondent en se tournant de plus en plus vers les écoles anglophones.

Que d’écueils sur la voie du bilinguisme !

Mme Ngatcha Chimène, francophone, éprouve d’énormes difficultés dans l’éducation scolaire de ses deux enfants inscrits au système anglo-saxon. Ne pouvant les suivre elle même, elle fait sans cesse appel aux répétiteurs. De même, ses enfants semblent perdus au milieu des deux langues que sont le français et l’anglais. “ Ils ont un peu de mal à s’en sortir en classe. Ceci parce qu ils y apprennent l’anglais mais parlent le français à la maison.

Nous aurions pu au moins nous débrouiller pour que tout le monde ne parle qu’anglais à la maison mais comme les enfants captent vite, nous avons peur de leur inculquer nos énormités ”, craint elle. La situation de cette mère est même monnaie courante dans les villes du Cameroun. Les francophones qui recourent de plus en plus aux institutions d’expression anglaise font face à d’énormes difficultés.

Pour résoudre ce problème, certains parents choisissent d’envoyer leurs enfants dans des milieux anglophones. Léopold Y a dû envoyer son enfant chez une sœur à Bonaberi. “ A Bonabéri, les gens parlent un peu le pidgin. Et même, avant qu’il n’aille à Bonabéri, j’étais obligé de le faire passer ses fins de journées chez sa maîtresse. Là, il jouait et étudiait dans cette famille anglophone avant de rentrer à la maison chaque jour. Et je payais alors 7000Fcfa ” raconte-t-il.



Source: Le Messager


Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site