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Difficiles les rentrées
(27/08/2007)
Les budgets affectés par les ménages grimpent au fil des ans, les syndicats de l’éducation dénoncent de désengagement de l’Etat.
Par Dorine Ekwè

Si pour les gamins, cette sortie est plutôt l’occasion de choisir les fournitures à la mode, pour la maman, c’est une autre occasion de " perdre un peu plus d’argent. Rien que pour les fournitures de tout ce monde, ajoutées à celles de la dernière qui est inscrite au CE1 cette année, je me retrouve à près de 350.000Fcfa. Ajouté à cela, les frais d’inscription et d’écolage, pour la première tranche, on vole vers le million de francs Cfa.

A tout ça, il faudra ajouter les chaussures, les pulls, les dessous…ça demande beaucoup de volonté." confie cette dame qui semble débordée par les achats qu’elle a à faire.

Quelques mètres plus loin, dans les allées du marché central à Yaoundé, Marc Ndi Ombédé, parent de deux élèves inscrits dans des établissements publics primaires et secondaires, semble tout aussi perturbé par les sommes qu’il sera appelé à débourser cette année pour la scolarité de ses enfants. "Je suis fonctionnaire en poste au ministère de l’Agriculture et j’ai 200.000 Fcfa de salaire mensuel; ma femme fait juste un petit commerce; donc, nous ne pouvons inscrire nos enfants dans les grandes écoles privées.

C’est pour cela que j’ai choisi le lycée et l’école primaire ", confie Marc Ndi Ombédé, avant de poursuivre : "Malgré cela, entre le prix des fournitures scolaires, les frais d’inscription à payer dans les écoles et le reste, je suis souvent contraint à sélectionner les ouvrages et les fournitures que je vais acheter aux enfants. Au bas mot, une rentrée scolaire pour mes deux enfants inscrits en 3ème et au Cm2 me coûte dans les 250.000 FCfa. Mais j’ai fait un choix, entre les autres dépenses de la maison et la scolarité des enfants, c’est cette dernière qui passe en premier; pour le reste, on peut jongler."

D’après le rapport principal de l’Ecam II sur "Les conditions de vie des populations et le profil de pauvreté au Cameroun en 2001 " en effet, les dépenses moyennes d’éducation dans les ménages étaient évaluées à cette époque à 5,4% des dépenses annuelles des ménages. D’après ce rapport, "les dépenses des ménages en matière d’éducation sont globalement affectées à environ 45% aux frais scolaires, 35% aux matériels et fournitures scolaires et 20% aux autres dépenses d’éducation.

Les frais de scolarité représentent généralement le plus grand poste (20 à 42%), suivi des livres (13 à 27%) et des cahiers scolaires (6 à 20%) selon les régions."

A ces dépenses ponctuelles, il faut également adjoindre celles liées aux frais de déplacement et à l’alimentation. Ce qui augmenterait considérablement ce taux.

Par ailleurs, d’après une étude réalisée et présentée par Claude Abé, sociologue, pour le compte du Cameroon Education For All Networks (Cefan), les frais d’éducation coûtent encore plus cher aux parents dans la mesure où, " ce sont également les ménages qui se constituent en Association de parents d’élèves (Ape) pour participer à la gestion des établissements. […] Dans chaque établissement, il existe une contribution obligatoire pour chaque élève. Ce sont les parents qui la versent au moment de l’inscription de leur progéniture."

Face à cette grande implication des parents dans le coût de l’éducation, le Cefan estime que ce financement ne constitue pas "vraiment une priorité pour l’Etat, surtout si l’on tient compte de l’évolution des allocations dans d’autres secteurs de l’activité couverts par le budget".

Evoquant alors le document de synthèse de la stratégie sectorielle qui inclus l’éducation de base, l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur, ils estiment que "au cours de l’année de base (2002), les recettes de l’Etat représentent 17,9% du Pib, et les dépenses courantes pour le secteur, 15,8% de celles-ci ; soit un montant de 214 milliards de francs Cfa, ce qui équivaut à 2,8% du Pib. Ce chiffre est sensiblement inférieur à la moyenne régionale (3,3%)".

De même, cet organisme estime que, alors que l’apport des parents dans le financement de l’éducation est croissant au fil des années, la contribution des pouvoirs publics camerounais au budget du ministère de l’Education de base, par exemple, est décroissante. " Cette contribution est passée de 11,5% en 2005 à 10% en 2006 ", affirme-t-on. Ce qui, d’après le Cefan, indique la " tendance du désengagement de l’Etat dans le financement de l’éducation au Cameroun."


Source: Quotidien Mutations


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