La journée du 1er juin a été longue pour les opérateurs de téléphonie installés au Cameroun. Le basculement de sept à huit chiffres devait amorcer sa phase cruciale pour être effectif à minuit au plus tard. Dans les différents états-majors on s’activait. C’est comme si le temps suspendait son envol. L’Agence de régulation des télécommunications (ART) était au centre des actions. C’est dans ses locaux que le point de presse du ministre d’Etat, ministre des Postes et Télécommunications, Bello Bouba Maïgari, a eu lieu.
Et pour des raisons techniques, l’ART a dû réquisitionner une salle à l’agence Camtel située à côté de l’agence centrale de AES-Sonel pour que le ministre d’Etat s’assure de l’effectivité de l’opération. C’est là qu’a eu lieu le coup de fil inaugural de Bello Bouba Maïgari sous le regard d’une meute de journalistes et en présence des directeurs généraux de la Cameroon Telecommunications (Camtel) et de l’ART.
Ce coup de fil était un moment de grande émotion. Pour les ingénieurs en charge du basculement et même le ministre d’Etat. La preuve ? Au moment de composer le numéro de son correspondant, il s’avise en posant la question à Fokou Gankam Kuedjoko, le coordonnateur des opérations de basculement : Et si le coup de fil échoue ? Réponse de l’ingénieur : S’il échoue, retirez la confiance placée en nous ! Ce fut un succès. Applaudissements, rires, congratulations.
Bien avant, Fokou Gankam Kuedjoko a expliqué que cette nuit du 1er au 2 juin était l’aboutissement d’une opération commencée il y a trois ans et qui a permis aux trois opérateurs de téléphonie installés au Cameroun de se soutenir dans le processus en termes de moyens et d’expertise. Lequel a nécessité des moyens colossaux de la part de chaque opérateur. Camtel par exemple a dû renouveler certains équipements.
Les migrations se sont faites de manière progressive. L’opération ne pouvait pas se passer sans perturbation, ont prévenu les ingénieurs. Certaines régions comme Mamfé et Ngaoundéré avaient des problèmes sur leurs réseaux de transmission, mais à l’intérieur de ces villes, les mutations étaient réelles d’après les explications des ingénieurs.
Le nouveau plan de numérotation libère 80 millions de numéros. Il se fixe pour objectif d’offrir un parc de numérotation capable de couvrir les besoins du pays jusqu’en 2037. Cette projection est faite sur la base d’une autre relative à l’augmentation de la demande dans la téléphonie fixe et mobile. C’est un début de réponse au projet de réduction de la fracture numérique au Cameroun.
De manière générale, le passage à la nouvelle numérotation implique l’ajout du chiffre 7 devant tous les numéros commençant par 7, 5 ou 4 ; l’ajout du 9 devant les numéros commençant par 9, 8 et 6 ; 3 devant les numéros commençant par 3 ; 2 devant les numéros commençant par 2. Les numéros d’urgence comporteront désormais trois chiffres au lieu de deux comme par le passé. Sapeurs pompiers : 118 ; Police : 117 ; Gendarmerie : 113.
Source: Cameroon Tribune
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