Madeleine N. et sa jeune sœur Sylvie M. ont passé un sale temps ces derniers mois. Enceinte de trois mois et demi, Sylvie M. s’est rendue dans un centre de santé pour des visites prénatales. Parmi les examens qu’on lui a demandés, celui du dépistage du Vih s’avère positif. Prise de panique, la jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années n’a plus que ses yeux pour pleurer. Madeleine N., sa sœur aînée qui s’occupe d’elle depuis son adolescence, n’hésite pas à la soutenir, mais elle est tout aussi découragée.
" Sur les neuf enfants que ma mère a mis au monde, nous ne sommes plus que trois. Perdre encore celle-ci qui est en plus la benjamine serait fatal pour elle ", se lamente-t-elle.
Dès l’annonce de la nouvelle, la jeune femme s’affaiblit rapidement. " Le moindre malaise m’inquiétait et je me voyais déjà mourir ", raconte-t-elle. Pour le bien de l’enfant qu’elle porte, Sylvie M. cesse très vite de pleurer sur son sort et commence un traitement. " Au centre de santé, on m’a mise sous trithérapie et à l’époque, il fallait encore débourser de l’argent ". En plus du suivi médical, Sylvie M. et sa sœur entament une neuvaine de prière. " Nous avons prié comme jamais et jeûné.
Nous voulions seulement que le Seigneur nous donne la force de supporter et le courage d’annoncer la nouvelle à maman ", déclare Madeleine N.
Si les antirétroviraux (ARV) n’avaient pas commencé à être gratuits, cette jeune femme aurait pris des médicaments tout le restant de sa vie et n’aurait même pas connu le bonheur d’allaiter son bébé. En effet, selon le témoignage des deux sœurs, c’est le 3 mai dernier, après un reportage de CT décrivant l’affluence des patients à l’hôpital de jour de Yaoundé et la Fondation Chantal Biya (FCB), que Madeleine N. convainc sa petite sœur de se rendre dans une de ces formations.
Tout naturellement, la future maman choisit le Centre mère et enfant de la FCB. Une fois là-bas, le bilan pré thérapeutique est exigé. Mais à la surprise des médecins et surtout de la patiente, rien n’est détecté. Après un test de confirmation, puis un autre effectué à l’hôpital central, il s’avère que la jeune Sylvie M. ne souffre de rien. " Sur quelle base m’a-t-on donné des médicaments ? Avec quels appareils m’a-t-on examinée ? ", se demande Sylvie M. aujourd’hui, partagée entre la joie et la révolte. La famille a pensé porter plainte contre le centre de santé, mais Sylvie M., qui ne pense plus qu’à l’enfant qui va naître sans problème, s’y est opposée.
Après avoir pris un rendez-vous avec le Dr Charles Kouanfack, chef de service de l’hôpital du jour, pour savoir quels pourraient être les effets des ARV consommés sur sa santé et celle de son bébé à naître, Sylvie M. et sa sœur se sont à nouveau plongées dans la prière. " Cette fois, c’est pour rendre grâce à l’Eternel parce que c’est un véritable miracle ", affirme Sylvie M., au bord des larmes.
Source: Cameroon Tribune
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