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Electricité : Le Cameroun broie du noir
(15/05/2007)
Les perturbations répétées dans la distribution d’énergie électrique touchent tout le pays depuis près de deux mois.
Par Dorine Ekwè

"Je suis fatigué de ces coupures, dit-il. Nous avons des denrées essentiellement périssables dans nos congélateurs et, lorsque nous devons faire face à deux ou trois coupures d’une heure chaque jour, ça nous pose un vrai problème et la qualité du poisson que nous proposons en pâtit." Ce samedi 12 mai 2007, le marché a connu une nouvelle coupure d’électricité. Ce qui irrite plus qu’elle ne surprend les occupants de cet espace.

"Regardez, les locaux sont déjà assez sombres comme cela. A longueur de journée, nous laissons les lampes allumées et quand il n’y a pas d’électricité, les clients traînent à venir s’approvisionner dans des lieux mal éclairées. Ils ont l’impression que nous en profiterons pour les flouer et leur vendre de mauvaises marchandises", fulmine Julienne T., tenancière d’une parfumerie.

Depuis la mi-mars en effet, les coupures plus ou moins programmées perturbent le quotidien des populations. Du côté de Aes-Sonel, on refuse de parler de délestage et explique que les "ruptures d’énergie" actuelles sont le fait de l’intensification des travaux de rénovation des infrastructures et la baisse saisonnière du niveau d’eau dans les barrages. Pendant cette période, la société a d’ailleurs tenu à informer les populations à travers des communiqués de presse de ce que, nous "entrons dans une période de fortes perturbations avec de nombreuses ruptures dans la fourniture de l'énergie électrique".

Des communiqués ont été diffusés pour prévenir les habitants de certains quartiers des villes de Yaoundé et Douala des travaux effectués dans leur zone. Le hic c’est que les coupures s’étendent souvent bien au-delà du périmètre indiqué.

Des précautions qui ne tempèrent pas l’ire des clients de Aes Sonel. "Il est clair que Aes-Sonel a des difficultés à nous alimenter en électricité. Il faut qu’ils l’assument. Nous sommes fatigués des chansons qu’ils nous servent chaque année. Il pleut maintenant et nous n’avons pas d’électricité. C’est inexplicable. En plus, le prix du kilowatt a augmenté, comme chaque année pendant cette période.

C’est se moquer de nous." "Ce ne sont que des prétextes pris par Aes Sonel pour essayer d’amadouer les populations", lance Irène Noah, une habitante du quartier Ekounou à Yaoundé qui ne décolère pas. "Nous avons des délestages tous les jours. Je sais, par exemple, que certains jours de la semaine, entre 14h et 19h, je suis sûre de ne pas avoir d’électricité. Pour le week-end, je sais que samedi et dimanche matin, il est pratiquement sûr que le quartier ne sera pas alimenté en électricité", poursuit-elle. Jean Tsafack, qui vit au quartier Nsimeyong à Yaoundé estime que c’est à cause des coupures intempestives d’Aes-Sonel qu’il a perdu un téléviseur "tout neuf" il y a une semaine.

Par ailleurs, des sources proches du ministère de l’Eau et de l’Energie affirment que les difficultés observées risquent d’empirer dans les prochains mois. "Les travaux engagés actuellement par Aes-Sonel ne sont pas suffisants. C’est pour cette raison qu’il y a autant de perturbations sur le réseau. Entre le 12 et le 26 mars dernier, nous avons évité une catastrophe avec une rupture générale d’électricité de justesse. Il est à craindre que ce genre d’incident se répète."

Vendredi, 4 mai dernier, les responsables du groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) ont rendu public un rapport qui présente les pertes des entreprises dues aux différentes "ruptures d’énergie" que connaît le pays ces derniers mois. De ce rapport, il ressort que : " Entre la deuxième quinzaine de mars et le 24 avril 2007, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) a enregistré environ 40 heures d’interruption et 25 coupures dans son usine de Bassa 1.

Sur la période mars-avril, la société Nestlé a, quant à elle, enregistré des coupures pendant des journées entières". Face à ce constat, le président du Gicam, André Siaka pense que, " il reste difficilement compréhensible et admissible que cinq ans après la privatisation, nous en soyons encore à ce niveau de qualité de service et de disponibilité d’énergie électrique.

" En réaction, la direction de Aes-Sonel, suite à une concertation avec les responsables de l’agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), le week-end dernier, a décidé de supprimer la prime fixe en période de basse tension aux entreprises. La mesure devrait être effective "dans les prochains mois." Si les plaintes se font davantage entendre dans les grandes villes, la situation est encore plus difficile dans les villes secondaires et dans l’arrière-pays. On se souvient qu’il y a un mois, les populations de la ville d’Ayos, dans la province du Centre du pays, ont dû barrer la route pour que l’énergie électrique interrompue pendant deux semaines soit rétablie.

Les populations de la ville d’Akonolinga avouent également vivre des moments difficiles dans l’approvisionnement en énergie électrique. A Ebolowa, dans le sud du pays, les populations disent avoir l’électricité un jour sur sept…



Source: Quotidien Mutaitons


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