En évoquant l’offre de l’énergie électrique, "parce que l’électricité est un facteur de production indispensable aux entreprises", André Siaka a restitué une enquête du Gicam effectuée auprès de quelques uns des ses membres. "Un sondage qui confirme la gravité de la situation et fait monter la frustration chez les acteurs économiques", a-t-il indiqué.
"Entre la deuxième quinzaine de mars et le 24 avril 2007, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) a enregistré environ 40 heures d’interruption et 25 coupures dans son usine de Bassa 1. Sur la période mars-avril, la société Nestlé a, quant à elle, enregistré des coupures pendant des journées entières", souligne la note du président du Gicam.
En parcourant ce point sur les quatre évoqués au cours de ce point de presse, André Siaka a poursuivi en citant d’autres entreprises. "Du 10 au 26 avril, la Socarto a enregistré 41 heures 30 minutes d’interruption d’approvisionnement en énergie électrique. Rien qu’en mars dernier, Fermencam [entreprise qui fabrique les liqueurs] dit avoir accusé une perte
équivalente à une semaine de production, tandis que Pallisco enregistrait des interruptions de 3 heures par jour", fait ressortir l’enquête du Gicam.
Privatisation
Sans surprise donc, les conséquences de ces interruptions intempestives sont parfois désastreuses sur le matériel de production, d’où des coûts de maintenance élevés. Toutefois, même si le patronat reconnaît que Aes Sonel a depuis sa privatisation effectué des investissements de l’ordre de 100 milliards de francs Cfa et développera un programme d’investissement de 170 milliards jusqu’en 2009, "il reste difficilement compréhensible et admissible que cinq ans après la privatisation, nous en soyons encore à ce niveau de qualité de service et de disponibilité d’énergie électrique", soutient André Siaka.
Cette incompréhension du patronat se traduit aussi dans le suivi des recommandations du dernier comité interministériel élargi au secteur privé tenu en août 2006. Le Gicam relève que "après huit mois, les membres du secrétariat technique ne sont toujours pas désignés et évidemment aucune réunion n’a eu lieu. Il devient donc difficile de faire le bilan de la réalisation des résolutions et des recommandations du dernier Ciesp".
André Siaka n’a pas manqué de souligner, parmi les quatre points évoqués au cours de ce point de presse, la question des infrastructures routières et les accords de partenariats économiques (Ape), qui pourraient davantage plomber l’industrie camerounaise déjà en proie à d’énormes difficultés énergétiques.
Source: Quotidien Mutations
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