Audience consacrée à la “ Cross examination ” (interrogatoire du témoin de la partie civile et du ministère public par la défense, au sens du nouveau Code de procédure pénale) du “ témoin expert ” Mbida Amougou, elle est moins tendue que les précédentes. D’entrée de jeu, Me Ayissi Nga, avocat d’Alphonse Siyam Siwe, interpelle Mbida Amougou et le procureur de la République sur la présence, dans l’ordonnance de renvoi par-devant le juge, d’“ une prime spéciale de 3.800.000 Fcfa que se seraient partagés Edouard Etondè Ekoto (ex président du conseil d’administration du Pad) et Alphonse Siyam Siwe (ex directeur général du Pad) à la fin de l’exercice 1999. ”
Me Ayissi Nga présente alors une pièce justifiant que cette somme a été partagée à tous les membres du conseil d’administration du Pad. Le procureur de la République, magistrat instructeur dans ce dossier, et Mbida Amougou sont confus. Dans la foulée, ce dernier se rétracte et déclare n’avoir jamais accusé Etondè et Siyam de s’être partagés 3.800.000 Fcfa.
Rires dans l’assistance. Par ailleurs, Me Ayissi Nga remet en cause la qualité d’expert judiciaire de Mbida Amougou dont le nom ne se trouverait pas au tableau des experts de la Cour d’appel du Littoral. Est aussi contesté, le rapport d’expertise judiciaire effectué par Mbida Amougou. “ Ce rapport ne rentre pas dans le cadre de l’acte n°5 du 18 décembre 1982 de l’Udeac sur les commissaires aux comptes, les experts-comptables et les experts judiciaires ”, dénoncent nombre d’avocats de la défense.
Contrôle inachevé
Sur ce, l’audience entamée vers 10 heures est suspendue après près de trois heures de débats, le temps pour le corps judiciaire d’assister à la cérémonie d’hommage du palais à feu Me Richard Makoge Ngwesse (avocat), à l’esplanade du palais de justice. A la reprise à 14 heures 20 minutes, la “ Cross examination ” reprend avec les questions de Alphonse Siyam Siwe au “ témoin expert ” Mbida Amougou.
Ce dernier répond en balbutiant, par des suppositions telles “ ceci s’apparente à… il paraîtrait que… je pense que… ”. Des réponses reçues dans l’assistance par des rires et autres gestes de désapprobation. Acculé par l’ex directeur général du Pad, Mbida Amougou craque et lâche : “ Nous n’avons pas eu assez de temps pour réaliser convenablement notre mission de contrôle au Pad. ”
Cet aveu du “ témoin expert ” crée un tollé dans la salle et amène Alphonse Siyam Siwe à demander au tribunal de consigner que “ Mbida Amougou reconnaît que l’enquête menée par la mission de contrôle a été bâclée ; elle n’était pas arrivée à son terme. ” En effet, à en croire le “ témoin expert ”, les conclusions de la mission de contrôle de l’Etat dont il était membre n’avaient pas été rapprochées à la comptabilité du Pad.
Après avoir pris note, le président du tribunal, le juge Mougnol, consulte les parties et décide de renvoyer l’affaire à mardi 8 mai, pour continuation de la “ Cross examination ” de Mbida Amougou par l’ex-directeur général du Pad.
Source: Le Messager
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