Célestin N’Donga, conseiller technique chargé des Industries (CTI) au ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique l’a bien dit : il est possible pour le Cameroun, avec l’exploitation de la bauxite, d’atteindre le taux de croissance à deux chiffres dans un délai de cinq ans à compter du lancement du projet. Il suffirait selon lui, pour l’Etat du Cameroun, de mobiliser les moyens qu’il faut à cet effet.
Avant-hier, au cours de la réunion de déploiement stratégique des experts, le CTI a soutenu que ce projet d’exploitation et de traitement de la bauxite offre d’une "bifurcation" pour booster l’économie du pays. Il suffit, selon lui, de bien dessiner le passage de l’embranchement qui s’imposera alors comme un va-tout : réussir cet envol économique ou non.
Deux facteurs seront déterminants : la capacité de production des industries locales et la volonté du Cameroun d’accompagner le projet. On aura besoin des entreprises solides, aptes à répondre à la demande. A ce sujet, si le projet d’extension d’Alucam devient réel, l’exploitation d’alumine pourrait passer devant le pétrole en termes de ressources générées, a projeté Célestin N’Donga. L’Etat devra résoudre l’équation portuaire, celle de la zone
franche, des infrastructures, du logement, de la sécurité, etc.
L’exploitation de la bauxite du Cameroun est rentable. On n’a qu’à voir les appétits qui gravissent autour. De grosses firmes qui font autorité sur la scène mondiale sont prêtes à y investir de l’argent. Mais le Cameroun doit donner son onction politique. Il doit prendre la résolution de devenir un pays industriel. Les départements ministériels doivent se mobiliser, chacun dans son domaine de compétence et selon ses attributions. C’est un projet multisectoriel. Le Cameroun, a-t-on conclu au cours de la réunion, devrait pouvoir définir le paysage du projet et passer à un comportement d’Etat industriel qui suppose par exemple que les décisions soient prises à temps, que les infrastructures de base se mettent en place, que les querelles inutiles se taisent.
Les réserves de bauxite du Cameroun sont localisées à Minim Martap et à Ngaoundal au sud de la province de l’Adamaoua. Elles sont évaluées à 1,2 milliard de tonnes. Le projet consistera non seulement à exploiter la bauxite, mais à créer une usine de raffinage d’alumine à Ngaoundal. Pour le ministre Charles Salé, en charge de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique, c’est une filière-clé qui offre de réelles opportunités économiques et industrielles à court, à moyen et à long terme. Le projet a été déclaré projet national.
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