Ces accidents, devenus des faits banals dans notre société font de nos jours les titres de la presse et des tranches d’information dans les chaînes radio et télé basées à Douala. "Selon des estimations faites, à Douala, il se produit toutes les minutes deux à trois accidents par moto- taxi", reconnaît Jean Tzeugou, responsable d’un syndicat en activité à Douala.
Au-delà de ces estimations, un tour fait dans les centres hospitaliers de la ville donnerait une autre idée de l’ampleur du mal. "Chaque jour, ils arrivent par vagues baignant dans du sang. Pour ceux qui ont la chance de survivre, leur corps présente parfois des fractures diverses et des blessures parfois indescriptibles", déclare-t-on aux urgences de l’hôpital Laquintinie de Douala. L’on se souvient qu’au début de l’activité des motos- taxis à Douala, tout un bâtiment de cette institution sanitaire avait été baptisé Pavillon Ben- skin pour traduire la gravité d’un phénomène né du déficit de couverture en matière de transport urbain classique.
C’est donc pour limiter un temps soit peu ces nombreux cas d’accidents de circulation que le syndicat national des exploitants d’auto-écoles du Cameroun (Sneaec) a organisé hier 4 avril 2007 à Douala, une rencontre avec les principaux syndicats des conducteurs de moto- taxi. "Au regard des conséquences sur le terrain, les ben-skin constituent de nos jours un problème de santé publique qui exige davantage l’implication des pouvoirs publics", a poursuivi Isaac Kemajou, secrétaire général du Sneaec. La rencontre d’hier rentrait dans le cadre de la journée de soutien au gouvernement dans la lutte contre l’insécurité routière des motos- taximen dans la ville de Douala.
Bernard Atébédé, préfet du Wouri a signé le 4 avril dernier une série de communiqués. Dans lesquels, il "... prie les principaux concernés de s’inscrire dans des auto- écoles pour se former et obtenir un permis de conduire, seul document autorisé pouvant faciliter la conduite des motos". Afin de faciliter l’obtention du permis de conduire, catégorie "A", "un partenariat a été signé entre la Communauté urbaine de Douala (Cud) et l’auto-école Française pour la formation en masse des conducteurs", explique un deuxième communiqué du préfet du Wouri.
Lequel exclut sans raison les autres centres d’auto- écoles basées à Douala. "Nous sommes bien prêts à suivre ces formations à condition que les prix nous soient abordables", déclarent les conducteurs de moto- taxi rencontrés.
Source: Quotidien Mutations
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