Un corps recouvert d’un drap blanc, des roues, gourdins et cailloux tout autour. Plusieurs passants essayant de découvrir le visage de ce jeune voleur tué au petit matin de vendredi dernier au carrefour Etoug-Ebe. Dans ce quartier de Yaoundé, nul ne semble très surpris ni abasourdi par ce crime. Les langues peinent à se délier cependant. La famille du défunt est même menaçante.
" Nous n’avons pas d’argent. Ce que vous irez raconter nous servira à quoi ? Voilà notre fils qui est couché… ", regrette une des parentes du défunt. Le défunt ? Un jeune homme d’environ 20 ans, lynché par la population dans la nuit de jeudi à vendredi dernier.
Cette nuit-là, le quartier est sur les dents. Une alerte est donnée, alors qu’il est environ 3h du matin. Des voleurs, en pleine action ont été surpris dans leur besogne. Dans la chasse qui est donnée, un seul des jeunes gangsters est arrêté. Il s’agit d’un certain " Tonton ". " On a appelé le 117, et des éléments de la police sont intervenus ", indique un habitant du quartier. Mais, alors que le jeune homme est déjà sous bonne garde des policiers, il profère des menaces à l’encontre des habitants du quartier qu’il a reconnus, en leur disant qu’ils allaient voir lorsqu’il reviendrait. " Il a même menacé un policier qu’il reconnaissait et qui habiterait le quartier", ajoutent les voisins. C’est ainsi que les éléments du 117 relâchent le présumé voleur avant de quitter les lieux dans un cafouillage terrible, alors que les populations n’en démordent pas. Le présumé voleurs subit alors la furie des habitants qui le battent jusqu’à ce que mort s’en suive.
Sa mère, toujours inconsolable se demande encore ce que son fils a volé. Car, le butin du malfrat n’a pas été retrouvé sur lui. Mais, selon des témoins, le jeune homme connu dans le quartier comme un " rebelle " et un délinquant notoire appartiendrait à un gang qui semait la terreur à Etoug-Ebe.
Source: Cameroon Tribune
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