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Gratuité des ARV: quel avenir?
(19/03/2007)
La nouvelle, non encore officielle, a déjà été commentée par plusieurs média nationaux et internationaux ces derniers temps. Visite d’un projet difficile à réaliser.
Par La Nouvelle Expression

1996. Une date fatidique et des intentions ambitieuses. Période funeste dans les pays touchés par le Vih/Sida, et notamment au Cameroun, où déjà des porteurs du virus et autres malades du sida crient leur désarroi face à une pathologie qui les terrasse dans l’indifférence de tous. Des autorités politiques nationales dont ce n’est pas la première préoccupation. Et de leurs familles qui leur collent toutes sortent d’étiquettes. Combien étaient-ils à ce moment-là ? Il n’existe pas encore à cette époque de statistique sur cette population concernée par le fléau.

Pourtant il sont assez nombreux, et déjà pour certains, réunis au sein d’une association dont ils parlent dans un documentaire publié à la télévision nationale par Jean Materne Ndi. Mais ils sont très stigmatisés alors pour parler à visage découvert. Ils revendiquent, entre autres besoins, la mise à leur disposition des médicaments antirétroviraux (Arv) qui ont fait des merveilles sous d’autres cieux. Le coût du traitement oscille pendant cette décennie 90 entre 600.000 F Cfa et 700 000 F Cfa selon les protocoles. Deux ans plus tard, en 1998, le nombre de porteurs du virus du sida (Pvvs) accroît à travers le pays, tous les signaux sont au rouge.

La coopération Allemande Gtz est l’une des institutions internationales pionnières à plancher sur le phénomène. Elle se charge d’abord de donner un visage au Vih dont tout le monde parle mais ne veut accepter l’existence. C’est encore elle qui incite les Pvvs a se regrouper en association pour pouvoir faire pression sur les politiques et afin d’obtenir leur adhésion à leurs nombreuses revendications. C’est chose faite en moins de temps que prévu, puisque le Fiss/Mst (Front Inter Scolaire de lutte contre le Sida) lorgne déjà vers une prise en charge globale (Arv et examens de suivi compris) pour les patients.

En 2000 naît le Recap+ (réseau camerounais des associations de personnes vivants avec le virus). Dont le but est de parvenir à infléchir les positions des gouvernants pour la baisse des prix des Arv, et peut-être leur distribution gratuite entre autres doléances. Cette année là aussi, intevient la première réduction des Arv, qui passent de 700 000 F Cfa à 400 000 F Cfa, grâce à l’appui de la Banque mondiale à travers le projet IDA. La seconde baisse intervient en 2003, deux années après l’arrivée de l’actuel Ministre de la Santé Publique (Misanté), Urbain Olanguena Awono.

Cascade de réduction

Les prix des antirétroviraux passent de 400 000 F Cfa à 70 000 F Cfa en 2000, puis à 23 000 F Cfa en 2003 suite à la signature d’une convention de financement avec la firme indienne Sipla. Ensuite elle sera encore révisée pour se situer aux alentours de 15 000 F Cfa jusqu’en 2005. Puis à 3 000 F Cfa et 7 000 F Cfa selon que l’on est inscrit pour le protocole de première génération ou de seconde génération en 2006.

Ils seront bientôt distribués gratuitement, a révélé le Minsanté au cours d’une interview accordée à quelques journalistes au sortir de la réunion du Comité National de Lutte contre le Sida le 21 février dernier à Yaoundé. Quand la décision prendra t-elle effet ? Là réside toute la question. Dans une année probablement, si on tient compte des délais d’application des promesses antérieures similaires faites par Urbain Olanguena Awono. Elles ne sont pas relayées à travers le pays, ou diversement appliquées dans les hôpitaux et même dans les grandes métropoles.

C’est le 1er septembre 2006 que la baisse de la valeur du dépistage à 1 000 F Cfa a été décidé par le Minsanté. Au cours d’une rencontre de concertation musclée entre Urbain Olanguena et les Pvvihs sur la gestion du fond de solidarité collectée en décembre 2002. Depuis janvier 2007, le montant du dépistage est compris entre 12 000 F Cfa et 4.000 FCFA selon les formations hospitalières des villes de Yaoundé et Douala.

A l’hôpital Militaire, il était de 550 F Cfa lorsque les projets Presica (projet sida Cameroun) et Parvy (projet Arv Yaoundé) y étaient domiciliés. Ces deux projets à eux seuls ont entièrement pris en charge, (infections opportunistes et Arv compris) pendant cinq années plus de 700 malades nécessiteux. Reversés dans la rue en 2005 à la clôture des deux projets. Ce sont ces derniers qui sont allés grossir les rangs des indigents que menacent dangereusement de constituer le gros dela troupe des porteurs du virus qui sont éligibles aux Arv.

Dépistages, traitements,et financements

Au Cameroun, selon les chiffres du Cnls, deux unités de dépistage mobiles ont examiné 13.897 personnes en 2006, 940 ont été déclarés séropositives , soit 6,5 % de la population testée. Selon ces chiffres publiées par le Cnls le 21 février dernier, 98,4 % des personnes testées ont retiré leurs résultats et connaissent leur statut sérologique. Environ 63 % d’entre elles étaient des hommes contre 37 % des femmes. 57 % de celles testées avaient moins de 30 ans, dont 61 % de garçons et 39 % de filles.

Sur 90.238 femmes enceintes testées au VIH lors des consultations prénatales (Cpn°), 7.860 étaient séropositives, soit un taux de 8,7 %. Le plan stratégique 2006-2010 de lutte contre le Vih/Sida “ ambitionne de rendre accessible le traitement par Arv à au moins 75 % de Pvvihs adultes et 100 % d’enfants éligibles d’ici à 2010. Ils étaient 12.000 sous traitement en juin 2005, contre 28.403 en décembre 2006 toujours selon le Cnls. Parmi eux, 2.616 indigents (9,2 des malades sous Arv) ont été soignés gratuitement, 1.014 enfants (3.6 %). Environ 71 % des patients sous antirétroviraux au Cameroun ont moins de 40 ans.

Le Cnls affirme que des 25.492 malades venus chercher le traitement en fin septembre 2006, environ 22.671 sont revenus chercher leurs ARV en fin décembre 2006. Au 4ème trimestre 2006, 2.594 ont été “ perdus de vue ”. Au cours de la même période, il a été constaté une sortie de file active de 3.264 patients dont 670 décès dûment notifiés selon cette évaluation officielle. De l’avis des membres de plusieurs associations de lutte contre le sida, leurs membres et bien d’autres citoyens qui se présentent à eux éprouvent de réelles difficultés à réunir les 3 000 F Cfa nécessaires à l’achat du traitement.

“ Même gratuit, les Arv ne suffiraient pas, puisqu’il faut ensuite s’acquitter des frais de suivi d’un montant de 3 000 F Cfa également ” ajoutent ces informateurs. Cette somme est usitée pour le bilan de suivi, les Cd4, la transaminase (régulation au niveau du foie), la Nfs (numération formule sanguine) et la glycémie à jeun. Quelques produits dans la gamme camerounaise sont distribués gratuitement dans nos formations hospitalières. Il s’agit entre autres du Bactrim ou cotrimoxasole, mais les ruptures de stock sont assez fréquentes ; des médicaments pour le traitement de la Toxoplasmose (infections avec atteintes cérébrales) ; et du Fluconazole pour les maladies de la peau.

La gratuité des Arv induira également l’amélioration des équipements des Hôpitaux, la disponibilité des réactifs qui font cruellement défaut dans nos formations hospitalières, et le fonctionnement effectif des unités de Prise en charge récemment créées dans l’arrière pays. Avec le concours du Fonds Mondial (Fm), les Arv, tous protocoles confondus sont gratis pour les patients indigents, révèlent nos sources. Mais cette catégorie de malades tend à devenir plus nombreuses que celle capable de se procurer ses médicaments.

Dans la perspective d’un meilleur contrôle de la pandémie au Cameroun, le secteur concerné a bénéficié de l’appui financier du FM 3ème round d’un montant de 14.641.407 millions de dollars US, soit environ 7,5 milliards de F Cfa affecté à la prise en charge (Pec) du Vih/Sida pour le passage à l’échelle du traitement, de la mobilisation de la société civile pour lutter contre la maladie. Ainsi que le soutien aux orphelins et enfants vulnérables (4ème round), pour 6.347.296 millions de dollars Us, un peu plus de 3 milliards de F Cfa.

Et le renforcement des points d’entrées pour la prise en charge des Pvvihs estimé à 4.954.659 millions e $ US, près de 2,5 milliards de nos francs. En 2003, l’accord a été donné pour le financement des programmes camerounais de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à hauteur de près de 95 millions de dollars américains pour 5 ans, dont près de 56 millions de dollars (28 milliards de F Cfa) sur cinq ans attribués à la lutte contre le Vih/Sida.

Les principaux contributeurs du Cnls sont la banque Mondiale, l’Onusida, l’Union Européenne (appui aux systèmes de santé), la Coopération Française, la Coopération allemande (marketing social), le Fonds Mondial, l’Oms Afrique, le Pnud, l’Unicef, la Care, le Pam, le Fnuzp,et l’Anrs. Les partenaires Esther mobilisés dans la lutte contre le sida au Cameroun sont : Afmal, Afsu, Association des jeunes Anti - Sia, Femmes Santé Développement, SunAis, etc.








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