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Formation à distance
(13/03/2007)
"Je suis un homme heureux, ce diplôme me réjouit énormément. C`est une joie pour ma famille et moi-même..."
Par Inter Press Service

"...J`ai prouvé qu`il n`y a pas d`âge pour étudier", disait Jean Luc Fouego à IPS, la semaine dernière, à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Fouego ajoutait, très content, que l`obtention fin-février de son diplôme universitaire professionnel en agronomie forestière, est le fruit d`un long parcours. "J`ai réussi à concilier études et travail et je demande aux Camerounais de suivre mon exemple".

Jusqu`à l`obtention de ce diplôme, Fouego, était un technicien d`agriculture basé à Obala, à 40 kilomètres au nord de Yaoundé, et faisait partie des 163 étudiants qui suivent les cours à distance à l`Université de Dshang, dans l`ouest du Cameroun, un pays d`Afrique centrale.

De son côté, Madeleine Abomo, 46 ans, technicienne d`agriculture basée à Mélong, au nord de Douala, la capitale économique, a confié à IPS au téléphone : "Ce que j`ai fait en trois années est extraordinaire. Le diplôme de master`s en agronomie ressemblait à un rêve. A présent que je l`ai obtenu, j`espère pouvoir prendre un poste de responsabilité et donner un coup de fouet à ma carrière".

Pour l`année académique 2006-2007, environ 2.863 étudiants suivent une formation à distance au Cameroun, selon le ministère de l`Enseignement supérieur. Ces cours sont dispensés notamment dans les Universités de Yaoundé I et Yaoundé II-Soa, de Douala, de Buéa (sud-ouest), et à l`Agence universitaire de la francophonie basée au campus de Yaoundé I.

Au Cameroun, une vingtaine d`universités privées cohabitent avec six universités d`Etat, pour un effectif total estimé, en 2007, à quelque 123.000 étudiants par le ministère. Le pays compte environ 17 millions d`habitants, selon des estimations officielles.

Mais les formations à distance les plus demandées sont principalement offertes dans les institutions d`Etat et quelques rares universités privées, telles que l`Institut des techniques, des sciences et des enseignements, qui est basé à Douala.

Les études d`agronomie, de droit, d`économie, de l`éducation, ainsi que la promotion de la santé, le commerce, la documentation et les technologies de l`information sont les filières les plus sollicitées. Les examens se déroulent de façon classique en salle surveillée et débouchent sur des diplômes de licence, master`s ou doctorat.

"Certaines de nos universités disposaient d`un grand nombre de ressources et d`installations", explique à IPS, Bernard Moukouri, enseignant à la Faculté d`agronomie et des sciences agricoles de l`Université de Dschang. "Nous avons donc exploré la possibilité de mettre des programmes d`enseignement à distance aux étudiants grâce à l`Agence canadienne pour le développement international, vers la fin de la décennie 90".

A cette époque-là, indique Moukouri, cet établissement ne disposait que de 100 places dans le cadre de son programme de formation en agriculture, alors que quelque 4.500 personnes désiraient déjà suivre les cours. Dès 1998, environ 600 étudiants ont eu la possibilité de suivre un programme de 20 cours grâce à l`enseignement à distance.

Avec la course à la formation à distance qui, aujourd`hui, vient à la rescousse des universités engorgées, estime Georgette Langoué, enseignante en service au ministère de l`Enseignement supérieur, on propose une autre façon de s`éduquer, mais aussi de décongestionner les universités d`Etat dont les infrastructures d`accueil s`en trouvent dépassées. C`est également une occasion de les arrimer à la modernité, dit-elle à IPS.

"Le gouvernement camerounais est convaincu que seule une éducation de qualité ouvre les portes de la modernité, du bien-être social et humain", souligne Langoué. "La formation à distance vivifie l`espoir. Elle permet aux apprenants de poursuivre leurs études tout en vaquant sans, encombre, à leur occupation".

Pour Langoué, l`enseignement, qui exige la présence de tous les étudiants dans une même salle ne pouvant plus, à lui seul, satisfaire toute la demande sociale d`éducation, l`enseignement à distance peut aider à répondre aux besoins de formation continue, ou de mise à niveau pour des publics diversifiés et préalablement ciblés.

"Nous passons à une phase où l`université doit répondre aux problèmes actuels de la société", souligne à IPS, Joseph Bana, professeur d`université et coordinateur de Education sans frontières, une organisation non gouvernementale locale basée à Yaoundé.

La formation à distance qu`il convient de développer et de généraliser grâce aux technologies de l`information et de la communication (TIC), estime Bana, est la résultante de l`Initiative `e-Schools` du Nouveau partenariat pour le développement de l`Afrique. Elle participe à la promotion de la gouvernance sociale, au renforcement de la société civile et du dialogue entre les peuples.

L`Initiative `e-Schools` est un projet dont le but est de faciliter l`intégration et l`utilisation des TIC dans les systèmes éducatifs africains en général, et l`enseignement à distance, en particulier.

Grâce à la formation à distance, explique Bana, plusieurs Camerounais bénéficient aujourd`hui, d`une offre en documentation diversifiée, en ligne, des séminaires et conférences, des directions et de co-tutelles de leurs mémoires d`étude. Ce qui favorise le travail en coopération et contribue au renforcement des capacités humaines. "C`est une alternative qui accroît l`accès, la diversité et la qualité dans l`enseignement", ajoute-t-il.

Toutefois, les nombreux avantages élogieux, attribués à la formation à distance, ne sauraient cacher les multiples problèmes techniques et financiers auxquels elle est encore confrontée.

"Un programme d`études en sciences informatiques exige l`utilisation des dernières technologies nécessaires pour garantir le même niveau d`études que pour les cours dispensés à l`Université Laval (Canada), notre partenaire", indique à IPS, Armand Lekene, enseignant à l`Institut universitaire de technologie de l`Université de Douala.

Si les coûts annuels de formation, qui sont nécessaires pour l`autofinancement, sont de l`ordre de 900 dollars par étudiant, ajoute-t-il, les infrastructures demeurent précaires, à cause de l`offre insuffisante en énergie et des coûts de télécommunication trop élevés.

Pour Christain Nono, 42 ans, étudiant et cadre du ministère de l`Education nationale à Yaoundé, trouve le coût élevé, mais, ajoute-t-il à IPS, "la formation que nous recevons nous fait oublier son prix. Le cadre et la qualité de l`enseignement reçu nous réconfortent".

Néanmoins, l`Université de Dschang, pionnière de la formation à distance au Cameroun, bénéficie de l`appui de son homologue de Pennsylvanie, aux Etats-Unis. Un partenariat permet à l`université camerounaise de former des intervenants du monde rural qui, à leur tour, transmettent des connaissances aux villageois, selon Pierre Ebelle, ingénieur agronome au ministère de l`Agriculture et du Développement rural à Yaoundé.

Selon les enseignants, des étudiants techniciens en agriculture, qui bénéficient de la formation à distance, ont pu renforcer, entre 2005 et 2007, les connaissances de 3.871 agriculteurs et de plus de 120 agents du ministère.

"Nous avons commencé avec l`agriculture, nous sommes passés à l`extension de l`enseignement en milieu agricole, et par la suite, quand nous nous sommes rendu compte que les gens ne vivent pas seulement d`agriculture, nous avons proposé une approche globale du village rural", explique à IPS, Jean Pierre Leké, un professeur au centre de formation à distance de Dschang.







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