Quatre personnes ont été entendues jeudi 15 février 2007, au tribunal de première instance de Douala - Ndokoti. Jean, Richard, Frédéric et Roger comparaissaient pour une affaire de viol dans laquelle ils seraient impliqués. Dans cette affaire (qui a attiré beaucoup de monde dans la salle d'audience), Auriole E., 25 ans, aurait subi le 18 août 2006 des violences sexuelles de la part des quatre compères.
Le procès était à sa 4e audience. Les débats ont duré près d'une heure. Temps nécessaire au juge pour entendre trois nouveaux témoins introduits par Auriole. Esther (la sœur de la victime), Adélaïde et Viviane (ses deux amies), sont passées devant la barre pour dire ce qu'elles savaient. Les trois femmes avaient été immédiatement alertées par Auriole le lendemain de ses déboires. Elles s'étaient retrouvées chez la victime vers 11 heures, au lieu dit 'Cité Sic'. Eplorée, elle leur raconte ce qui vient de lui arriver. "Et pour nous convaincre, elle nous a montré son intimité", précise Viviane. La veille, la victime était en virée nocturne avec son petit ami. Le couple est accompagné des amis de Jean. Et l'alcool se consomme en grande quantité.
Discours contradictoire
Jusque - là, les deux parties sont d'accord sur les faits. Tout commence à devenir flou en fin de soirée. Selon la victime, le groupe serait rentré vers 2 heures du matin au domicile de Jean, situé aussi à la Cité Sic. Elle s'est endormie après quelques câlins avec son fiancé. Et puis, c'est le trou noir. Lorsqu'elle se réveille vers 8 heures, elle ne peut que constater son état. Son petit ami a disparu avec sa bande et refait surface seulement vers 15 heures. Auriole dit avoir discuté avec Jean durant de longues heures. "Il s'est excusé de ce que ses amis et lui m'avaient fait la veille", affirme Auriole.
En face, la défense n'avoue rien. "Lorsqu'elle m'en a parlé, elle pleurait et j'ai essayé de la calmer. Mais, je n'ai jamais avoué quoi que ce soit", ne cesse de clamer Jean depuis le début du procès. Ses amis nient tout en bloc. Ils racontent avoir laissé le couple après avoir pris un dernier verre à leur domicile.
Mais, certains faits semblent confirmer le viol. Un certificat médical délivré le même jour parle "de lésions graves de la partie génitale causées par des rapports sexuels violents". Autre chose, Auriole aurait reçu deux jours plus tard un coup de fil anonyme depuis un call-box situé au quartier Nylon, le quartier où vit Frédéric. Une voix d'homme lui présentait des excuses "pour le mal causé".
L'audition des témoins a accéléré l'avancée du procès et l'affaire a été mise en délibéré au 8 mars 2007. Une date symbolique pour la lutte des femmes contre toutes les formes de violence et de frustration.
Source : Le Messager
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