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Cameroun : des rapports sexuels non consentis
(23/02/2007)
Selon une information publiée par l’Unesco, 97% des femmes au Cameroun entretiennent des rapports sexuels avec leurs époux, sans consentir…
Par Joseph Flavien KANKEU

Rose M. est une femme de vingt-deux ans. Il y a quelques semaines, cette jeune mariée a quitté son foyer pour protester contre la volonté de son époux, de ne pas remplir son devoir conjugal. “Lorsque je me suis mariée, il travaillait dans un débit de boisson et ne rentrait que tard la nuit. Tout ce qui lui restait à faire c’était de dormir. Plus tard, sur mon insistance, il a démissionné du bar pour devenir pousseur. Je pensais avoir enfin eu un homme. Mais chaque jour à son retour, il s’étalait sur le canapé pour ne se réveiller que le matin. Voilà pourquoi je l’ai quitté ”, explique Rose, actuellement chez son oncle au quartier Kondengui à Yaoundé.

Contrairement à cette femme, de nombreuses épouses abandonnent leur foyer parce qu’ayant été contraintes à entretenir des rapports sexuels contre leur gré avec leurs époux. Selon les résultats d’une enquête menée en 2001 par la représentation camerounaise de l’Organisation des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture (Unesco) en partenariat avec l’ancien ministère des Affaires sociales et de la condition féminine, plus de 97 % de femmes entretiennent des rapports sexuels avec leurs époux, sans consentir. Cela s’assimile à un viol, selon les juristes. Les femmes sont en effet violentées quand ces actes se produisent. A l’Association camerounaise des femmes juristes (Acafej), l’on affirme que 90 % des plaintes de femmes portent sur les bastonnades. Entre autres motifs de la correction, le refus de céder à l’acte sexuel. “ Il en a besoin le matin, le soir, parfois même à midi. Et très souvent, il vous soustrait de vos occupations ménagères pour le satisfaire”, affirme Amélie Ange, commerçante au marché Ekounou.

Témoignages

De plus en plus, les femmes victimes de ce genre de “ viol ” en parlent. “S’il faut parler de viol par son époux, c’est que je suis violée tous les dimanches que Dieu a créés ”, témoigne Arlette, trente-cinq ans. Cette épouse et mère de trois enfants explique : “ Mon époux travaille de lundi à samedi. Pendant tout ce temps, nos relations sexuelles sont consentantes. Mais tous les dimanches lorsqu’il revient de la réunion tard la nuit, il est saoul et ne manque jamais de grimper sur mon dos, même si je suis malade ”, dénonce-t-elle. Elle poursuit : “Au début, je m’y opposais farouchement mais il n’hésitait pas de me déchirer les sous-vêtements en me rappelant que c’est lui qui achète. A force de l’injurier pour ce comportement, il a commencé à ne revenir les lundis qu’au petit matin. J’ai estimé qu’il est bon qu’il me viole plutôt que d’aller s’exposer chez les prostituées.”
Si certaines acceptent d’en parler à visage découvert, d’autres hésitent encore à dénoncer publiquement. Elles s’en plaignent pourtant, même sous une forme voilée, auprès des associations de défense des droits de la femme. “Il y a des femmes qui se présentent et nous apprennent qu’elles veulent purement et simplement le divorce, sans en donner les raisons. Vous vous imaginez qu’il peut s’agir des pareilles situations difficiles à expliquer”, affirme Mme Ndomè Ekotto, présidente de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes.

Conséquences

De telles pratiques, dans la plupart des cas, débouchent sur des conséquences néfastes pour l’épanouissement de la famille. Les enfants dont la maman est victime des viols du chef de famille au quotidien vivent dans une peur permanente. “ Il est difficile que de pareilles choses se passent sans que les enfants n’en soient informés, d’autant plus que très souvent cela s’accompagne de querelles ouvertes. Comme il n’est pas aisé de l’expliquer aux enfants, on les fait croire que le couple a eu de petits problèmes. Et lorsque ça se répète, les enfants sont transformés de l’agneau inoffensif en loup originel ”, analyse Madé Caroline, assistante sociale.

Selon elle, certains troubles d’adaptation scolaire chez les enfants sont d’ailleurs dus à cette mauvaise pratique dans les couples. “ Vous allez constater que les femmes victimes de ces viols conçoivent très souvent contre leur gré, simplement parce qu’au cours d’un viol l’inattendu est arrivé. Et comme l’enfant est un don de Dieu selon la conception africaine, elle garde ce fœtus même si elle allaite encore le dernier enfant ”, regrette cette assistante sociale. C’est pourquoi Mme Ndomè Ekotto fustige ce qui peut être appelé viol dans le couple. “Les hommes aiment bien se réfugier derrière le devoir conjugal pour imposer cela à leurs épouses. Pourtant, lorsque la femme est dans une situation de non désir, elle ne devrait pas être forcée car le devoir conjugal doit être heureux. Je croix qu’il est même bon de parler de plaisir conjugal ”, déclare-t-elle.

Ces hommes à qui les épouses refusent …

Elles sont légion, ces femmes qui refusent de satisfaire leurs maris, pourtant pris par une envie folle de remplir leur devoir conjugal. Très souvent, aucune raison valable n’est avancée pour justifier cette dénégation quasi-régulière. “Je suis fatiguée. Faisons ça plutôt le matin. Va voir ta bordelle. Ne me dérange pas. Pourquoi n’as-tu pas acheté ma robe que je t’ai demandée… ”, lancent-elles très souvent, sous le regard impuissant du pauvre époux. Quelquefois abusés, certains hommes se résolvent à aller jusqu’au viol, très souvent, sous la pression des amis et connaissances. “ Mon sexe est un objet très précieux pour moi. Lorsque je veux dire quelque chose de sérieux à mon mari, je lui donne d’abord en gros. Puis je pose le problème. S’il ne résout pas au moment indiqué, je lui refuse la prochaine fois. Si je veux le menacer, je l’excite très bien et je refuse de me livrer. C’est à ce moment qu’il fait toutes les promesses et des révélations importantes ”, confie une femme, la quarantaine bien sonnée.


Source : Le Messager






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