Il met fin à leurs jours à coups de machette...
Le climat social continue à être perturbé dans la ville de Foumban, où dans la nuit du 3 au 4 mai dernier, l’on a encore enregistré un acte barbare. En fait, il s’agit d’un commerçant de nationalité nigériane, Peter, de son nom d’emprunt qui, à l’aide d’une machette bien affûtée, a écourté la vie de sa concubine et celle de deux enfants que la défunte hébergeait depuis quelques temps. La scène macabre se déroule au quartier Foudounteng, à un jet de pierre du marché central de Foumban. Peter, comme on peut désormais l’appeler, fait irruption dans la maison de la victime, Mme Soppi, veuve et chef de la section commerciale au lycée technique de la Cité des arts. Il veut vraiment en découdre avec sa partenaire, celle avec qui il vit en concubinage depuis près de sept ans. On est en pleine nuit. Dans le voisinage, personne ne peut soupçonner ce qui deviendra bientôt une horreur. Peter demande, comme le plus souvent, à passer une nuit auprès de Mme Soppi, qui lui ouvre les portes. Or, dans sa tête, l’assassin est en train de mijoter un coup. Il sort une machette et assène un coup mortel sur le crâne de celle qu’il aimait encore jusqu’à tout récemment. Mme Soppi a juste eu le temps de lancer un dernier soupir. Elle s’effondre finalement, attirant l’attention de ses neveu et nièce, qui dormaient tout tranquillement dans des chambres.
Le garçon a dix-sept ans et la fille en a dix-huit. Tous deux sont en classe de troisième au lycée classique de Foumban. Tout naïvement, ils veulent porter secours à leur tante. Trop tard. En plus, ils n’échappent pas, eux non plus, à la furie d’un homme devenu incontrôlable depuis quelques semaines : "Il a aussi découpé les deux enfants ", raconte un témoin arrivé peu après sur les lieux du drame. Bilan : trois morts sur le champ. Peter pense avoir réussi son coup et prend ses jambes à son coup. Jusqu’à hier mardi, gendarmes et policiers n’avaient pas encore retrouvé ses traces. Il a disparu de la circulation. Une enquête a été ouverte par les différentes unités de police et de gendarmerie de Foumban, non seulement pour stopper Peter dans sa course, mais aussi pour en savoir un peu plus sur les mobiles d’un acte qu’on peut déjà qualifier d’ignoble. Cependant, dans la famille tristement affectée, il se raconte que Peter, il y a trois ou quatre mois, a voulu violer l’une de ses victimes, la nièce de son amante. Et que Mme Soppi a mal pris la chose : " Comment voulez-vous qu’un homme sorte avec la tante et la nièce ? C’est incroyable. Je n’ai pas encore vu ça autour de moi ", s’est indignée une parente.
Dans l’intervalle, les relations entre Mme Soppi et son copain étaient devenues tendues. Au point où elle ne voulait plus voir l’ombre de Peter autour d’elle. Tout comme elle s’était plaint partout pour décrier le comportement de son amant. Elle en avait parlé dans les différentes tontines dont elle était membre : " Dernièrement, elle nous a dit qu’elle était en danger. Que sa mort viendra un jour de Peter, qui lui proférait des menaces ", conclut la même source. La dernière fois que les deux se sont vus, la mort a frappé. Les lycées technique et classique de Foumban portent le deuil depuis hier. En l’espace de deux mois, la ville de Foumban a connu une série d’assassinats. Le 19 mars dernier, les populations du chef-lieu du département du Noun ont assisté à une scène bizarre. En voulant neutraliser un agresseur, deux policiers du même service ont malheureusement ouvert le feu sur deux individus qui ont été mortellement atteints. C’est vrai, l’agresseur, Daniel Tiwoué, est lui-même passé de vie à trépas.
Après avoir usé d’une machette pour blesser des agents de sécurité, Jean Paul Woumblang et Josué Katzé, aujourd’hui internés dans des hôpitaux. L’on se souvient que devant des populations meurtries, Daniel Tiwoué, propriétaire de deux moto-taxis mises en fourrière pour de multiples raisons, avait affirmé être à la tête d’un groupe de vingt-cinq individus qui entendaient mener la vie dure aux policiers. Deux semaines plus tard, les mêmes populations ont vécu un autre scénario peu ordinaire : un frère de Daniel Tiwoué s’est baladé dans le marché de Foumban, armé d’un pistolet. Au regard de la dernière actualité, il y a lieu de dire qu’à Foumban, la recrudescence de l’insécurité est telle qu’on ne fait plus confiance à personne, fusse-t-il un ami ou un conjoint.
Source : Quotidien Mutations
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