La production nationale actuelle tourne autour de 170.000 tonnes de poissons.
Le gouvernement camerounais entend combler le gap en soutenant la pêche artisanale par la création des centres de formation dans les villes côtières. “ L’objectif est de diminuer les importations en développant la pêche artisanale, ce qui pourrait ramener le gap des importations actuelles de 70 mille tonnes à 30 mille tonnes dans un délai relativement court ”, a indiqué Isaac Bilé, le directeur général de la Mdpam.
Avec une façade maritime de 360 km et un potentiel en ressource halieutique estimée à 155 000 tonnes, le Cameroun n’est pas moins loti dans le domaine de la pêche, aussi bien industrielle qu’artisanale. Malheureusement, seuls les étrangers exploitent au nez et à la barbe des autorités gouvernementales ce potentiel.
Selon des chiffres disponibles au ministère de l’Elevage, des Pêches et des industries animales, le secteur de la pêche artisanal est dominé à 82 % par les étrangers (77 % de Nigérians, 5 % de Ghanéens et autres Béninois) Seuls 18 % reviennent aux nationaux (Bakweri, Douala, Mabéa, Batanga…) “ Installés le long des côtes littorales camerounaises depuis plusieurs décennies, ces étrangers qui ne disposent pas de titres de séjour ont fait de cette activité de pêche une véritable industrie qui échappe à tout contrôle gouvernemental.
Ils ne payent pratiquement aucune taxe. Régulièrement, ils donnent un peu d’argent ou des paniers de poissons aux forces de l’ordre pour être en paix. Après quoi, ils écoulent tranquillement leurs produits en Guinée Equatoriale, au Gabon et une infime partie au Cameroun ” explique un agent vétérinaire en service à la délégation provinciale de l’Elevage, des pêches et des industries animales du Littoral. L’étude de la Mission de développement de la pêche artisanale et maritime (Mdpam) cité plus haut révèle aussi que “ les produits halieutiques pêchés dans les eaux camerounaises vers le Nigeria se chiffrent à plus de 2 milliards de Fcfa par an ”.
Indices du pillage
Selon le Minepia, les résultats des campagnes d’évaluation des stocks des ressources halieutiques effectuées dans la période de juin à juillet 2004, 2005 et 2006, font observer une baisse continue de la biomasse dans les eaux territoriales camerounaises. Un constat qui coïncide bien avec la baisse continue des captures observées dans les pêches industrielle et artisanale au cours de ces dernières années.
Et Aboubakary Sarki, ministre de l’Elévage des pêches et des industries animales, ajouter : “ D’autres observations indiquent une diminution constante de la taille marchande des poissons. Ce qui semble indiquer une pression accrue sur les ressources et montre en outre que nos eaux ont atteint leur capacité maximale de charge ”.
Source: Le Messager
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