Selon un communiqué publié le 5 février 2007, par le ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, le coût des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (Cta) utilisées dans la prise en charge du paludisme vont considérablement baisser. Les prix de cession aux patients des combinaisons artésunate+amodiaquine et artémether+luméfantrine vont en effet varier de 140 Fcfa à 600 Fcfa.
Toutefois, si les patients sont enchantés par cette décision, Ils se posent toute de même des questions sur son effectivité. " Pour un début, les nouveaux médicaments à prix subventionnés ne seront vendus que dans les pharmacies des hôpitaux. Nous sommes par ailleurs en négociation avec les pharmacies publiques pour voir dans quelle mesure, elles peuvent les acheter à la Cename à prix subventionnés et les revendre aux prix publiés dans le communiqué ", explique le secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le Paludisme (Pnlp). Pour le Dr Raphaël Thérèse Okalla, cette décision de vendre le médicament du paludisme moins cher a des avantages certains dans la lutte contre la maladie au Cameroun.
En effet, les prix qui continuent d’être appliqués (avant que ladite décision ne prenne effet le 19 février prochain), ne sont pas à la portée des patients. Pour acheter une combinaison d’artésunate+amodiaquine ou d’artémether+luméfantrine, ils dépensent au moins 1500 Fcfa dans les pharmacies des hôpitaux et un minimum de 3000 Fcfa dans les officines privées. " A travers cette baisse de prix rendus possible grâce à une subvention du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, nous comptons amener le plus de patients à se soigner contre le paludisme ", précise le Dr Raphaël Thérèse Okalla. Le médecin poursuit : " Il va cependant falloir réduire la prise de médicaments en renforçant le diagnostic. Dans ce sens plus de 700 microscopes viennent d’être distribués dans les formations sanitaires sur toute l’étendue du territoire. Nous envisageons aussi promouvoir des tests rapides et individuels ".
Par ailleurs pour que la décision soit respectée de tous, le ministère de la Santé publique entend mettre un dispositif strict au niveau de toutes les structures du système national d’approvisionnement en médicaments essentiels. Ainsi, les prix de cessions des médicaments aux malades seront affichés dans toutes les formations sanitaires. Les circuits de contrefaçon seront également tenus à l’œil.
La machine est donc mise en marche pour combattre le paludisme, un problème majeur de santé publique au Cameroun. Selon les donnés du Pnlp, en 2004, la maladie est responsable de 50% des hospitalisations, 35% de décès chez les enfants de moins de cinq ans et 26% des arrêts de travail pour cause de maladie. Face au nombre élevé de cas, le ministère de la Santé publique a fait de la lutte contre le paludisme une priorité dans la stratégie sectorielle de santé. C`est dans ce cadre qu`un Plan national de lutte contre cette maladie a été adopté en 2002. La mise en place dans le pays de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine fait suite au retrait du marché national, le 8 mai 2006 de 42 médicaments utilisés en mono thérapie devenus peu efficaces dans la prise en charge du paludisme du fait des résistantes.
Source: Camerounlink
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