La 7ème édition de la semaine Emploi jeunes organisée par le Fonds national de l’emploi (Fne) se tient, à Douala, depuis mardi dernier, 06 février 2007, à la Maison du Combattant. En marge des conférences qui sont organisées au cours de cette semaine, dont l’un des objectifs est la " sensibilisation des jeunes sur la nécessité d’une bonne orientation professionnelle et sur la qualité de la formation à acquérir ", d’autres connaissances sont apportées par les conseillers du Fne sur la politique de l’emploi, au cours des journées portes ouvertes.
Dans un entretien avec le reporter de Mutations, Mme Njoh Mbongue, conseillère et chargée de relation avec l’entreprise à l’agence Fne de Douala, soutient par exemple que l’agence du Littoral du Fne a reçu, au cours de l’année 2006, près de 6.000 demandes d’emplois, contre environ 7.000 offres d’emplois des entreprises. " Cela ne veut pas dire que tous ceux qui ont déposé une demande ont forcément eu un travail. Ce chiffre doit être additionné au fichier qui existe depuis. Lorsqu’on essaie de jeter un coup d’œil sur ce fichier, on se rend compte qu’on a au moins 65.000 demandeurs d’emplois qui sont enregistrés depuis 1992 ", indique-t-elle. Cette base de données, qui a été remise à jour il y un an et demi, n’a vu que près de 15.000 personnes venir réactiver leurs demandes.
Balayant toutes les accusations de favoritisme qui régnerait dans les démembrements du Fne, Mme Njoh Mbongue a précisé que le Fne reçoit près de 40% des offres des entreprises. " Les 60% qui restent sont gérées par les entreprises elles-mêmes ", affirme-t-elle. Avant d’ajouter que " nous [Le Fne] essayons aujourd’hui d’aller vers les entreprises pour gagner leur confiance ". Mais suffit-il de gagner la confiance pour être sollicitée ?
Au Cameroun, l’Etat n’oblige aucune entreprise à déclarer ses offres d’emplois. Encore moins de passer par les services du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, ni même le Fne ou les cabinets de recrutement. " Dans d’autres pays, l’Etat oblige les entreprises à passer par des structures comme les nôtres pour recruter ", soutient Mme Njoh Mbongue. Pour Théodoret Marie Fansi du cabinet Cible, il n’y a aucune obligation pour l’Etat de le faire.
" De plus en plus les entreprises se dotent de services internes compétents pour le recrutement ", affirme-t-il. "Il y a quelques années, les services de placement du ministère de l’Emploi étaient très sollicités par les entreprises parce qu’il y avait une relative prospérité. Cette situation était davantage accentuée par le fait que la Fonction publique recrutait. Mais aujourd’hui, c’est plutôt l’effet inverse qui se produit ", soutient le délégué provincial de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour le Littoral. Adamou Gaskréo poursuit que " l’Etat n’oblige aucune entreprise à passer ni par les services du ministère de l’Emploi, ni par les cabinets ".
Pour Théodoret Marie Fansi, la question doit se poser d’une autre manière : " qu’est-ce que l’Etat fait pour permettre aux Pme, qui constituent le vivier de l’économie, de recruter ? ". Pour lui, " il faut créer un environnement qui encourage les promoteurs d’entreprises à recruter. Or, rien n’est fait dans ce sens. Aujourd’hui, les patrons de ces Pme fonctionnent d’abord sur la base de la confiance avant de regarder la compétence ".
Ainsi, certains se demandent même le bien fondé de cette " déclaration des offres d’emplois ". "Maintenant s’il s’agit des questions de transparence, certaines entreprises débauchent de plus en plus dans les cabinets pour étoffer leurs ressources humanes afin de recruter les compétences", tranche-t-il.
Source: Camerounlink
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