Elle a interpellé six personnes à Paris, en Ile-de-France et à Rennes.
Trois d'entre elles ont été présentées à un juge d'instruction de Rennes, dont deux, le principal organisateur d'origine camerounaise et sa recruteuse d'origine centrafricaine, ont été écrouées mercredi et la troisième placée sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé de même source.
C'est à la suite de renseignements fournis en décembre 2004 par une jeune femme ayant souscrit un mariage banc que les policiers de la Brigade mobile de recherches de la police aux frontières (PAF) de Rennes ont mené leur enquête.
Avec le concours de l'Unité d'investigation sur les filières du Service national de police ferroviaire (SNPF), les policiers rennais ont interpellé, le 26 janvier à la gare de l'Est à Paris, le principal organisateur, à sa descente du train en provenance de Metz.
Les cinq autres personnes, dont la recruteuse du réseau, ont été interpellées au cours des deux jours suivants à Rennes où vivait la jeune femme et en banlieue parisienne et, à l'exception de deux d'entre elles rapidement remises en liberté, placées en garde à vue dans les locaux d'un des offices centraux de la PAF à Lognes (Seine-et-Marne).
Au cours de leur audition, ils ont reconnu recruter des jeunes françaises pour les marier avec des Camerounais installés en Allemagne et au Danemark, aux fins de régularisation de leur séjour ou de naturalisation.
Les deux hommes conduisaient les futures "mariées" lors de leurs allers et retours en Allemagne ou au Danemark, après qu'elles eurent été recrutées par le principal organisateur ou sa complice rennaise, elle-même ayant contracté un mariage blanc en 2002.
L'organisateur du réseau envoyait l'argent aux jeunes femmes, par l'intermédiaire de sa complice recruteuse.
Après la célébration, chacune des jeunes femmes recevait 2.500 euros, la recruteuse percevant 500 euros par mariage et l'organisateur 4.000 euros par union célébrée.
La filière est soupçonnée avoir organisée de deux à cinq mariages fictifs par mois, ayant généré entre 440.000 et 1,1 million d'euros, selon la police.
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