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Appel à la diaspora
(29/01/2007)
L’UdM étant fondée sur une structure associative, la diaspora peut aussi s’organiser pour la soutenir dans la mission que la fondatrice, en l’occurrence l’Association pour l’Éducation et le Développement (AED) lui a confiée
Par Ambroise Kom

Dans un communiqué en date du 10 janvier 2007, le Ministre de l’Enseignement Supérieur du Cameroun a validé le cursus des formations offertes à l’Université des Montagnes (UdM), sise à Bangangté. Je n’insisterai pas outre mesure sur les détails d’une information abondamment commentée aussi bien sur l’internet que dans la presse écrite, parlée et télévisée camerounaise.

Le moment d’euphorie passé, il est utile de revenir sur la signification de l’acte ministériel et surtout sur l’enjeu que constitue l’Université des Montagnes, une initiative citoyenne, première en son genre en Afrique francophone et sans doute sur le continent africain.

Ouverte en octobre 2000, l’UdM veut former des citoyens responsables pouvant réfléchir, proposer et concrétiser des solutions conséquentes aux problèmes cruciaux du développement de nos milieux, tout en restant ouverts au monde. Elle veut être un pôle d’excellence en Afrique en matière de formation, de recherche et de diffusion de la connaissance. Pour le moment, elle forme des médecins, des pharmaciens, des informaticiens et des diplômés en maintenance biomédicale.

Suite à une coopération sud/sud rondement menée entre l’UdM et l’Université de Kinshasa, la première promotion de pharmaciens de l’UdM est sur le marché du travail depuis décembre 2006 alors que la première promotion des médecins est attendue pour la fin de cette année 2007.

La décision du Ministre de l’Enseignement Supérieur suggère que l’Université de Yaoundé 1 prenne le relais de l’Université de Kinshasa en attendant que l’Université des Montagnes atteigne la pleine maturité et délivre ses diplômes en toute autonomie. L’acte du gouvernement reconnaît ainsi la créativité du peuple camerounais et légitime l’investissement intellectuel, humain, moral et matériel consenti par la société civile de notre pays en collaboration avec des institutions africaines, notamment les Universités de Kinshasa (Congo) et de Parakou (Bénin), sans oublier la participation de la diaspora camerounaise d’Europe et d’Amérique du Nord.

Le statut juridique de l’UdM étant ainsi clarifié, il convient de s’arrêter un instant sur le sens profond d’une initiative qui ne cesse cependant de susciter des interrogations.

Traditionnellement, les initiatives d’envergure dans nos pays sont, soit le fait du gouvernement, soit celui d’hommes d’affaires locaux ou étrangers, soit celui des institutions internationales. Comment donc expliquer qu’une université nourrissant des ambitions comme celles qu’on connaît à l’UdM soit née sans le soutien d’un parrain du genre auquel on est souvent habitué ? Telle est la question à laquelle certains cherchent encore réponse.

Reconnaissons-le tout de go ! Ce questionnement vient aussi du fait que nous sommes passés maîtres dans l’art de nier notre capacité à imaginer des solutions idoines aux problèmes qui nous tenaillent et doutons de manière presque maladive de notre aptitude à initier des projets susceptibles de changer le cours de l’histoire de nos pays. Dans un contexte politique, social et économique particulièrement difficile, les stratégies pour accoucher de l’UdM ont été pensées, élaborées et mises en place par un groupe de citoyens camerounais et ce pendant près de dix ans.

C’est dire que la formule associative finalement adoptée est loin d’être le fruit du hasard.

L’UdM étant fondée sur une structure associative, la diaspora peut aussi s’organiser pour la soutenir dans la mission que la fondatrice, en l’occurrence l’Association pour l’Éducation et le Développement (AED) lui a confiée à savoir entre autres, l’appropriation de la science et l’enseignement d’une technologie adaptée à l’environnement de nos pays.

Dans un monde qui se globalise chaque jour davantage, les Camerounais sont nombreux à s’établir durablement dans des pays aux quatre coins de la planète. Certes, ici ou là, nombre d’entre eux tirent encore le diable par la queue. Il n’empêche qu’on les retrouve nombreux dans des postes enviables et stratégiques de divers organismes internationaux, dans des secteurs privés et publics, dans des centres de recherches et dans des universités des plus réputées des pays des hémisphères nord et sud.

C’est dire que le savoir et le savoir-faire des Camerounais(e)s sont hors de cause. Par ailleurs, bien que pour certains d’entre eux, le retour au pays relève de l’utopie, il ne fait aucun doute que plusieurs rêvent de contribuer d’une manière ou d’une autre au développement social, économique, culturel et même politique du pays qui les a vus naître ou qui a vu naître leurs parents. L’UdM souhaite offrir aux uns et aux autres, pareil espace.

L’AED s’engage à gérer avec rigueur et à rendre scrupuleusement compte des biens et équipements de l’institution. La diaspora camerounaise peut de ce fait, s’investir en toute sérénité pour contribuer à construire à Bangangté un pôle de développement dont l’Université des Montagnes ne serait que la matrice principale.

Au-delà des équipements pédagogiques que la diaspora peut réunir et acheminer à sa guise à l’UdM (dans ce domaine, elle a déjà montré qu’elle pouvait se déployer avec une énergie insoupçonnée comme on l’a vu tant au niveau des contributions individuelles qu’avec UdM-Ngom en Allemagne, l’AAED au Canada, Biagne et l’AED en France, etc.), elle est également appelée à créer des pools d’enseignants ou d’experts camerounais et étrangers pour renforcer les ressources humaines forcément limitées qu’on trouve sur le terrain au Cameroun.

Bien plus, des associations peuvent se créer en diaspora pour étudier avec l’AED, comment faire de l’UdM une rampe de lancement pour le développement socio-économique régional par la création des micro-entreprises, des fermes expérimentales, des ateliers en tous genres et pourquoi pas aussi pour la construction de quelques infrastructures !

En somme, telle que conçue, l’UdM est un espace où le génie africain peut désormais se déployer en toute liberté pour le bien de tous. Avec les 204 hectares de terrain disponibles, de nombreux établissements peuvent se créer et le communiqué du Ministre de l’Enseignement Supérieur ouvre largement les portes au déploiement d’un projet qui, à terme, comptera au moins dix établissements et de nombreux services à la communauté.

Tout en faisant la promotion d’une pédagogie fondée sur la maîtrise des cultures et des civilisations africaines (l‘IEA, l’Institut d’Études Africaines y veille) et sur la responsabilisation de l’étudiant(e) par la création des mutuelles de gestion de ses services (restaurant, papeterie, petite épicerie, service de reproduction, etc.), l’UdM sera aussi le lieu d’un nouveau type de gouvernance. Personne morale, l’AED est et demeurera le Trustee de l’UdM.

Mais pour que l’UdM soit véritablement un lieu où se vit la recherche de l’excellence et où personne n’est exclue a priori, la diaspora peut également organiser des fonds d’aide pour subvenir aux besoins d’étudiants qui n’auraient pas les moyens de faire face aux frais de scolarité. Ce volet d’initiative de justice sociale tient l’AED à cœur et elle est prête à étudier toute proposition de partenariat allant dans ce sens.

Peut-être serait-il de mise que des séminaires ou des groupes de réflexion naissent ici ou là pour proposer des contributions originales au développement de cette université nouvelle.

La société civile camerounaise, autant de l’intérieur que de l’extérieur, peut considérer l’Université des Montagnes comme un défi qu’il lui appartient de relever. L’initiative historique qui a fait couler tant d’encre relève désormais du possible. Il n’en tient plus qu’à nous. Pour ne pas être en marge de l’histoire qui s’écrit, place donc à l’imagination créatrice!




Source: Cameroon Info


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