Depuis hier s’est ouverte au Palais des congrès de Yaoundé, la conférence annuelle des responsables des services centraux et extérieurs du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop). Tel que libellé : " Pour une croisade contre le chômage des jeunes ", le thème de la rencontre dévoile la préoccupation de toutes ces éminences grises qui, pendant deux jours, vont plancher sur un certain nombre de questions dont les réponses sont susceptibles d’apporter une solution durable à ce que le ministre Zacharie Perevet, reprenant le président de la République, a appelé " cancer social ".
Quelles pourraient être les actions préventives et prospectives à engager contre l’échec et la déperdition scolaire qui nourrissent le chômage et le sous-emploi ? Quelles réformes entreprendre en vue de la professionnalisation des enseignements et du développement de l’esprit d’entreprise ? Quelles stratégies d’accompagnement mettre en œuvre pour l’insertion dans le monde du travail des jeunes diplômés des écoles, des lycées des collèges et des universités ?
Comment mettre sur pied un partenariat efficace entre les administrations publiques, les entreprises, les syndicats, les Ong, les structures de placement, les centres de formation et les jeunes chercheurs d’emploi ? Comment le Minefop peut-il mobiliser toutes les forces vives de la nation et les partenaires étrangers en faveur de l’emploi, la lutte contre le chômage et le sous-emploi ? Ce sont là quelques pistes de réflexion que le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a suggérées à ses collaborateurs.
La plupart de ces questions sont d’ailleurs assez récurrentes dès qu’on parle de la lutte contre le chômage. Pourtant, la gangrène continue de ronger inexorablement les milieux jeunes. Quelques chiffres dévoilés par Zacharie Perevet mettent en évidence l’ampleur du phénomène au Cameroun. " Le taux de chômage élargi des jeunes représente 13% de la population active du pays, avec des pointes de 22% à Douala et 30% à Yaoundé. Sur un taux de chômage global d’un peu plus de 14% ".
Ceci, nonobstant les efforts consentis autant par le gouvernement que par différentes structures de formation et de placement. Au cours de l’année 2006, par exemple, 837 micro projets ont été financés par le Fonds national de l’emploi (FNE) et le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’artisanat, dans le cadre de la dotation spéciale d’un milliard de francs du chef de l’Etat.
940 acteurs du secteur informel recensés dans les dix provinces ont de même bénéficié de financements, grâce au Projet intégré d’appui aux acteurs du secteur informel (Piaasi). A côté de cela, plusieurs milliers de jeunes, salariés ou indépendants, ont été insérés dans le monde de l’emploi.
Des efforts qui restent noyés, notamment à cause de l’écart entre la demande sans cesse croissante et les emplois disponibles toujours insuffisants, depuis la crise économique des années 80 et 90, le manque de formation des demandeurs, avec pour corollaire la mauvaise gestion des projets, lorsqu’ils existent et, bien entendu, la faillite. La démarche du Minefop en ce début d’année, selon ses organisateurs, non seulement à poser un diagnostic froid, mais aussi à penser les bases d’un nouvel élan.
Source: Cameroon Tribune
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