Ainsi donc, Rodrigo de Rato, le patron du Fonds monétaire international (FMI), est venu pour la première fois au Cameroun où il a séjourné du 9 au 10 janvier 2007. Il s’est entretenu avec les plus hautes autorités de l’Etat, dont le président de la République, Paul Biya, et le Premier ministre, chef du gouvernement, Ephraim Inoni.
Au cours de la table ronde organisée avant-hier dans les services du Premier ministre sur les défis post-point d’achèvement de l’initiative PPTE et de l’initiative d’allègement de la dette multilatérale, Rodrigo de Rato était face à près d’une vingtaine de membres du gouvernement. Le secteur privé et la société civile ont pris la parole pour exprimer leurs attentes, maintenant que l’étau de la dette extérieure se desserre sur les finances publiques.
Ephraim Inoni a précisé la stratégie que le gouvernement entend mettre en oeuvre pour relever trois défis majeurs après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE: promotion d’une croissance forte et soutenue, gouvernance et amélioration de l’environnement des affaires pour permettre au secteur privé créateur de richesses et d’emplois de jouer tout son rôle. Le directeur général du FMI a dit partager ces défis que le Cameroun veut relever.
" S’agissant de l’agenda du futur, c’est clair, nous sommes prêts à jouer notre rôle de partenaire dans la modernisation du pays et pour arriver à une croissance soutenue et une réduction considérable de la pauvreté. Simplement...il est question de tout mettre en oeuvre pour parvenir à une plus grande discipline budgétaire et à une amélioration du climat des affaires ", a déclaré Rodrigo de Rato, à l’issue de l’entretien avec le président Paul Biya. La visite par l’hôte du Cameroun des Centres d’accueil de l’espoir qui soutiennent les orphelins du sida a symbolisé la solidarité du FMI et la place prioritaire à accorder au secteur de la santé.
Connaissance approfondie
Au total, la première leçon majeure à tirer c’est qu’ au contact des réalités du terrain, Rodrigo de Rato a affirmé avoir une meilleure connaissance du pays. Il est reparti avec une idée claire de ce que le Cameroun entend faire pour sortir du sous-développement, et des soutiens et conseils qui lui seront nécessaires pour réussir dans cette longue et difficile entreprise. Il a vu, a écouté et a compris.
Trois attitudes qui font souvent défaut aux institutions multilatérales de financement à qui on fait souvent le reproche d’administrer des thérapeutiques parfois inadaptées aux problèmes complexes à résoudre sur le terrain. Car à vrai dire, rien ne vaut ce qu’on a vu de ses propres yeux, et entendu de ses propres oreilles. Les rapports que les experts soumettent à la lecture des patrons, quel que soit leur niveau de précision, remplacent difficilement ce que ces patrons ont senti eux-mêmes.
De ce point de vue, on peut espérer que Rodrigo de Rato saura mieux que quiconque ce qu’il convient de faire en termes de conseils et d’assistance dont le Cameroun a besoin pour " préserver les acquis et asseoir les bases d’un développement économique et social vigoureux ".
Révision de la stratégie
La deuxième grande leçon à retenir vient du toast prononcé par le chef de l’Etat à l’occasion du déjeuner offert en l’honneur du directeur général du FMI. " Nous entendons... réviser au cours de l’année 2007 notre stratégie de croissance économique et de réduction de la pauvreté. Elle mettra l’accent sur la recherche de synergies efficaces entre l’Etat et le secteur privé pour la mise en oeuvre de politiques économiques, financières et sociales conçues en étroite concertation avec la société civile ", a révélé Paul Biya.
Lors de la conférence de presse qui a sanctionné la visite du patron du FMI, le ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, a précisé que le produit final au terme de la révision cette année portera le nom de " Stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté ".
Source: Cameroon Tribune
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