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Niels Marquardt a-t-il boudé Paul Biya ?
(09/01/2007)
L’ambassadeur des Etats-Unis et son homologue des Pays-Bas n’ont pas répondu présent au palais de l’Unité jeudi dernier, pour des raisons diverses…
Par Alain B. Batongué

L’absence a été aussi évidente que le nez sur la figure, surtout pendant le vin d’honneur, au moment où le président de la République échange quelques civilités avec ses hôtes de marque. Jeudi dernier, au palais de l’Unité, on a vainement cherché les silhouettes atypiques de Niels Marquartd, ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Yaoundé, et de son homologue des Pays-Bas, Norbert W. Braakhuis. Tous étaient cependant représentés. Le représentant de George Bush par le premier conseiller d’ambassade, et le diplomate néerlandais par son chargé d’affaires.

Mais comment, pour un rendez-vous aussi convenu et aussi symbolique, les deux diplomates ont-ils pu griller ainsi la politesse au président de la République ? Entre deux coupes de champagne après le long discours de circonstance du chef de l’Etat, les commentaires allaient bon train entre représentants de diverses chancelleries présents à la cérémonie, et se sont poursuivis dans les salons de la capitale durant tout le week-end passé
De sources très officielles à l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, on ne veut cependant pas en faire une "affaire d’Etat".

" Il n’y avait rien d’intentionnel ", assure Judith Ravin, chargé de l’information à l’ambassade. Au téléphone, son rire est perceptible lorsqu’elle précise : " Nous avons été informés deux jours avant la cérémonie, et l’ambassadeur se trouvait alors hors de la ville. Nous avons aussitôt pris contact avec le service de protocole de la présidence de la République, puis avec le cabinet civil, à qui nous avons demandé, compte tenu de l’indisponibilité de l’ambassadeur, s’il pouvait être représenté par le 1er conseiller ".

Dans un français très américain, elle ajoutera, comme pour couper court à toutes les rumeurs : " l’ambassade des Etats-Unis était bel et bien représentée, même si l’ambassadeur était absent et tout le monde le savait ! "

Le cas de l’ambassadeur des Pays-Bas est passablement différent. Norbert W. Braakhuis aurait, selon des sources à l’ambassade, simplement bénéficié de son congé annuel et, lorsque, de l’étranger, il a été informé, deux jours avant, de la programmation de la cérémonie de présentation de vœux, il a demandé à son chargé d’affaires de le représenter, et n’a regagné le Cameroun que durant le week-end. On s’empresse également de préciser, dans son entourage, qu’il " n’y avait aucun message à faire passer, ni aucune lecture politique à faire. Il ne s’agit que d’une malheureuse coïncidence ".

Calendrier aléatoire

Des raisons officielles très précises donc, qui n’ont cependant pas empêché de constater comme une zone d’ombre au cours de cette cérémonie annuelle. D’autant plus que les deux diplomates se sont fait remarquer tout au long de l’année dernière par leurs déclarations très critiques dans les médias sur la gouvernance made in Cameroon, qu’ils souhaitaient tous les deux plus dynamique et plus rigoureuse.

Si ces explications semblent logiques (sans doute trop, par moments), elles n’évacuent cependant pas toutes les interrogations. D’abord, au sujet de l’ambassadeur des Pays-Bas.

On trouvera curieux qu’il ait choisi de prendre son congé annuel dans la période habituellement réservée à l’une des rares cérémonies protocolaires où le corps diplomatique est appelé systématiquement. Le calendrier passablement aléatoire du chef de l’Etat ne serait-il pas un prétexte pour marquer une manière de désapprobation aux engagements non respectés du chef de l’Etat ? On dément énergiquement à l’ambassade des Pays-Bas.

Le cas le plus curieux est celui des Etats-Unis où l’ambassadeur, selon nos informations (par ailleurs confirmées par Judith Ravin) se trouvait bien au Cameroun, en tournée à l’Est. Entre mardi (jour de l’annonce de l’événement) et jeudi (jour programmé pour la cérémonie), n’y avait-il pas possibilité de regagner Yaoundé pour répondre présent à l’invitation ?

Il y a probablement les difficultés de circulation pour se rendre à Bertoua, qui se sont aggravées avec l’effondrement du pont il y a dix jours, mais les délais ne permettaient-ils pas à Niels Marquartd de regagner Yaoundé avant le début de la cérémonie ? Le choix de ne pas écourter son séjour dans la province de l’Est ne devient-il pas alors, de ce point de vue, suspect ?

De tout cela, les ambassadeurs présents au palais ont parlé. Tout comme, même en murmurant, ils ont condamné cette manière cavalière de programmer, toujours à la dernière minute, des cérémonies qui demandaient à être bien notées dans différents agendas, pour permettre une meilleure organisation de chaque diplomate.

Ils ont aussi noté, avec étonnement, la gestion que le palais faisait de la présentation des lettres de créances des nouveaux ambassadeurs, toujours concentrées entre fin octobre et décembre de chaque année, alors que certains diplomates sont présents dans la capitale dès le mois de mars, incapables d’obtenir un rendez-vous au palais. Il est vrai que son hôte n’est pas souvent là…

Dans cette atmosphère assez tendue, on se sera peu attardé sur la deuxième cérémonie de la journée, qui avait pourtant son lot d’anecdotes. Entre les absences remarquées (mais sans doute avec d’autres significations) de proches du chef de l’Etat comme Justin Ndioro ou Ferdinand Léopold Oyono, et la discrète chute de Joseph Charles Doumba après avoir salué le chef de l’Etat, sans doute sonné par tout ce temps passé à attendre debout, alors qu’il n’a plus les jambes de ses 40 ans…


Source: Quotidien Mutations


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