Et puis vint l’idée d’ouvrir un restaurant pour cette catégorie de personnes, parce que le risque de mourir de faim était réel. Ce " restaurant du cœur " a un nom évocateur : Le bon samaritain. Tout un programme. Toute une philosophie de vie et d’assistance à personnes en danger.
Ouvert en juin 2006, situé non loin de la maternité principale, ce restaurant dans un premier temps accueille 27 malades identifiés par le service social de l’Hôpital central de Yaoundé (HCY). Six mois après, " Le bon samaritain " offre quotidiennement une centaine de plats, non plus seulement aux malades du sida, mais à tous les patients indigents de l’hôpital. Le menu est conçu spécialement par une diététicienne, Cathérine Djité.
Deux fois par jour, les malades sont servis. Le matin autour de 8h et vers 13 h. Dans un premier temps, il s’agit d’une bouillie enrichie de lait, du sucre, des œufs et de la citronnelle. Et comme plat de résistance, du poisson ou de la viande, accompagné des légumes, de riz, et parfois de la purée de pomme de terre. L’équipe dévouée à cette tâche est dirigée par Marie Bernadette Effa, économe à l’HCY. Elle est entourée de quatre collaboratrices. Les malades sont servis dans leurs chambres.
Parfois, les patients non recensés bénéficient aussi de ce service entièrement gratuit. C’est le cas de Fidèle Aboudou, une jeune fille malade mentale de 21 ans opérée dans la nuit du 5 au 6 janvier et dont le bébé est décédé. Sa tante Elise Abeng est servie : deux sardines et 100 francs pour le pain. Elle témoigne : " Ma nièce a accouché par césarienne et l’enfant est décédé. Nous n’avons rien à manger. Nous venons de Nkolmelen, non loin de Ngoumou ". Idem pour un couple de lépreux qui a trouvé son compte en obtenant également deux sardines quelques minutes après.
Cependant, les problèmes ne manquent pas. Mme Effa explique : " tout ce qu’on avait prévu au départ pour 27 malades commence à être dépassé. Tout est supporté par le budget de l’HCY et les denrées alimentaires deviennent de plus en plus chères. Ajouté à cela, le nombre de malades indigents augmente de manière exponentielle. Nous nous occupons aussi des malades en réanimation ".
Le 31 décembre dernier, à l’occasion de la fête de fin d’année de l’HCY, le ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, s’est dit émerveillé par le fonctionnement de la structure. Le ministre a même promis de donner un coup de pouce important du gouvernement pour soutenir cette initiative originale.
Source: Cameroon Tribune
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