Notamment dans le secteur de l’eau, un second pole d’investissement stratégique après le secteur de l’énergie, entièrement contrôlé par les capitaux américains
Cette propension à l’entrée des capitaux américains dans le secteur de l’eau s’est matérialisée par le séjour des dirigeants de la Cameroon Water Utilities Corporation aux Etats-Unis, sur invitation de l’agence américaine pour le commerce et le développement (Usta). Une rencontre en terre américaine qui fait suite à de précédents entretiens en terre camerounaise, au sujet des possibilités d’investissement pour améliorer l’offre de l’eau potable au Cameroun.
“Cette rencontre constitue la première étape du plan d’action adopté lors de la visite effectuée par une mission de l’Ustda à la Société nationale des eaux du Cameroun le 08 décembre 2005, dans le but de présenter ses activités et d’identifier les besoins de financement des opérations d’investissements dans le domaine de l’eau potable au Cameroun ”, explique une source au sein de la société nationale des eaux.
Echanges et négociations
Pour la Camwater, chargée de construire les infrastructures dans le secteur de la production et de l’adduction d’eau en zone urbaine et périurbaine, il s’agit, probablement, de s’inscrire déjà dans la logique de développement du réseau existant. D’où la participation de ses responsables au séminaire d’orientation dans le secteur de l’eau aux Etats-Unis d’Amérique.
L’objectif du séminaire était de permettre aux participants d’avoir une bonne connaissance du fonctionnement du secteur de l’eau des Etats-Unis, de nouer des contacts avec des investisseurs potentiels et de participer au forum annuel des expositions et des conférences techniques de la Fédération de l’environnement et de l’eau (Wef).
Ainsi, à Washington, toujours sous la conduite de l’Ustda, échanges et négociations ont eu lieu avec des organisations institutionnelles et financières qui interviennent dans le domaine de l’eau, en l’occurrence les responsables de la section des affaires internationales de l’Agence américaine de protection de l’environnement (Epa), ceux de l’Institut du partenariat public privé (IP3) et avec ceux de la banque américaine d’import export (EximBank).
Visite de terrain
Des séances de travail avec la délégation de la Snec, conduite par Basile Atangana Kouna, ont aussi eu lieu avec des cadres, selon des sources internes à cette entreprise sous administration provisoire. L’équipe camerounaise a également été invitée à visiter à Tampa, en Floride, une demi-douzaine d’installations d’eau potable et d’eau usée et des services des eaux régionaux et communaux. Après cet état des lieux et des performances, la délégation camerounaise a eu des échanges organisés avec des entreprises du secteur de l’eau à Dallas, dans le Texas.
Au cours de cette rencontre les responsables camerounais ont présenté les mutations et reformes en cours dans le secteur de l’eau au Cameroun, et décliné le schéma de privatisation de la Société nationale des eaux du Cameroun du type partenariat public-privé sous forme d’affermage entre la Camwater comme société de patrimoine et un fermier qui reste à être recruté.
Tout porte à croire que les Américains préfèrent rester dans le segment de la production, en amont, puisque, selon des sources proches de la mission camerounaise aux Etats-Unis, une dizaine d’investisseurs américains spécialisés dans l’eau devraient séjourner au Cameroun dès le début de l’année prochaine pour des visites techniques de terrain.
En attendant la visite de ces groupes d’investisseurs qui devraient aider la Camwater à développer ses investissements une fois le contrat d’affermage conclu avec le fermier en cours de recrutement, l’Agence américaine pour le commerce et le développement presse la partie camerounaise de lister les projets susceptibles d’être financés. Ce mois, cette même agence devrait dépêcher au Cameroun un expert en montage des projets pour aider la Camwater à trouver rapidement grâce aux yeux des investisseurs américains.
Source: La Nouvelle Expression
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