La révélation ne surprend presque personne. Mais l’annonce n’en a pas été moins spectaculaire : la police est le corps de métier le plus corrompu du Cameroun. Le baromètre de Transparency International, en effet, attribue à nos forces de police les 4,6 plus mauvais points de son répertoire. Juste devant le système judiciaire classé deuxième.
Le 3e rang de ce lugubre classement est occupé par l’armée et les partis politiques. Ces derniers sont talonnés, de près, par le parlement (les acteurs du pouvoir législatif) et le secteur privé.
Le baromètre 2006 de la corruption, pour ce qui est du Cameroun, dénonce plusieurs autres administrations et secteurs d’activités, qui brillent par leur négative culture des pots-de-vin.
En présentant ces informations à la presse, Henriette Ekwè, la présidente intérimaire de la section camerounaise de Transparency International a souligné qu’en dépit de la mise en place de nombre d’institutions chargées de la lutte, l’Ong dont elle préside, pour le moment, aux destinées, constate que la corruption poursuit son bonhomme de chemin au Cameroun.
Le baromètre mondial de la corruption, qui vient d’être présenté, est réalisé par l’Institut Gallup qui, dit-on, a une grosse expérience dans les systèmes de sondage. Ce baromètre ne doit pas être confondu à l’Indice de perception, qui a été présenté le 6 novembre dernier. Le premier se fonde sur l’appréciation et les avis de l’opinion publique - et contient des détails sur la situations des administrations et secteurs d’activité - tandis que le second s’appui essentiellement sur des observations générales d’experts.
Baromètre
Le baromètre 2006 de la corruption porte sur un échantillon d’environ quarante pays de la planète et cible une quinzaine de milieux socioprofessionnels.
Les éléments contextuels de sa présentation ont, en bonne place, la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la corruption. La 3e édition de cette journée, ce 9 décembre, a permis à Transparency International de faire remarquer que les Camerounais, dans leur immense majorité - plus de 70 % - ne font pas du tout confiance à cette pléiade d’institutions prétendument crées pour combattre le fléau. Pire, certains pensent que ces structures de lutte contre la corruption ne la combattent pas mais, en réalité, l’encourage.
Source: La Nouvelle Expression
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