Paul Biya devrait lever l'immunité dont bénéficie les protagonistes ayant agi dans l'affaire dite "Djomo Pokam".
Par Dominique Ndocki
Une manifestation avait été prévue tous les 11 du mois devant l’hôtel Hilton de Yaoundé jusqu’à l’arrestation des assassins de Narcisse Olivier Pokam. Cet étudiant en mathématiques de l’université de Yaoundé I tué puis jeté de l’un des étages de cet établissement hôtelier. Le 21 novembre dernier à Yaoundé, les membres et les proches de l’étudiant exécuté n’étaient pas visibles devant le Hilton Hôtel.
Il se dit qu’ils auraient reçu des assurances de certaines autorités du pays sur le fait que la lumière était entrain d’être faite sur les circonstances de la mort de Narcisse Olivier Pokam. Transférés à la prison centrale de Kondengui, quatre suspects ont été reconduits à la direction de la police judiciaire sur ordre du Procureur de la République. Il s’agit du bagagiste François Fotso Tabué, des vigiles de Wackenhut Thomas Makon et Onambele Atanga et du gouvernant du Hilton Hôtel Pierre Eboubidja. De nouvelles pistes pourraient être explorées par les enquêteurs. Une attitude que certains qualifient de dilatoire dans la mesure où la police dispose suffisamment de preuves pour mettre la main sur les commanditaires de ce meurtre.
De sources crédibles, l’un des suspects numéro un de cette affaire a profité d’un voyage avec le Premier ministre à Genève en Suisse pour se refaire une nouvelle crédibilité en cherchant des soutiens dans l’entourage du président de la République pour étouffer cette affaire. Des lobbies nuisibles veulent ainsi sacrifier l’image de toute une nation au nom des intérêts purement individuels qui n’ont rien à voir avec le destin de toute une nation.
Se déplacer à l’étranger avec des individus suspectés dans une affaire criminelle pour aller vendre nos potentialités économiques en Suisse afin d’attirer de nouveaux investisseurs relèvent tout simplement d’une insulte qui ne dit pas son nom et d’une fausse opération de marketing qui ne peut guère rassurer qui que se soit.
Retranchements
Comme il le faisait dire tout récemment, « la chambre de commerce ne se réduit pas seulement à son président mais c’est aussi un bureau exécutif, une assemblée plénière et des sections composées d’hommes et de femmes respectables et des plus représentatifs dans leurs secteurs d’activités qui oeuvrent au sein de cette Chambre Consulaire à la promotion économique du Cameroun. »
Afin que la vérité éclate dans cette histoire, ne serait-il pas opportun que le président Juimo Monthé, à la tête de cette institution depuis sept ans et qui prétend ne bénéficier d’aucun avantage de quelque nature que ce soit en raison de ses responsabilités, jette l’éponge au lieu d’attendre une éventuelle réaction du président de la République ? Ne jette-t-il pas l’opprobre à cette institution en refusant de voir la réalité en face ; en s’accrochant à un strapontin pour étouffer la justice ? En adoptant une telle démarche, n’est-il pas mû par de sordides intérêts égoïstes et non par une volonté de servir la communauté des affaires de son pays ?
De toutes les façons, le président de la République n’a pas intérêt à étouffer cette affaire. Le peuple attend les comptes, les organisations internationales de défense des droits de l’homme aussi. La police judiciaire ne peut rien faire sans le feu vert du chef de l’Etat qui se trouve toujours à l’étranger depuis la fin du sommet Sino-Afrique.
Les vrais assassins de Narcisse Olivier Pokam bénéficient d’une certaine immunité qui ne peut être levée que par le chef de l’Exécutif. Toute autre manœuvre ou tentative d’explication des blocages judiciaires n’est que de la poudre pour défendre l’indéfendable.