Le premier vol du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, à bord de son nouveau palace volant n’a pas été de tout repos. Samedi dernier 24 avril, alors que « The Albatros » venait de décoller de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, à destination de Paris, où le président devait participer à la réunion des pays du bassin du fleuve niger, les trains d’atterrissage n’ont pas pu rentrer. Panique au sein de l’équipage technique !
Qui décide alors d’abréger son voyage en mettant plutôt le cap sur Douala ou l’avion présidentiel atterrira quelques minutes plus tard, pour une escale forcée. Quelques minutes auraient suffi, selon certaines sources à l’aéroport international, pour régler l’incident. Le président de la République et sa suite auraient tranquillement repris les airs à bord du même avion à destination de Paris.
A la Camair ainsi qu’aux Adc où Le Messager a tenté d’ en savoir plus sur la nature de ce curieux incident, qui survient sur un avion réceptionné une semaine à peine auparavant, on se montre très peu disert. Tout au plus consent-on à la Camair à dire que «le blocage des trains d’atterrissage pour un avion fut-il neuf est un phénomène assez banal en aéronautique civile».
Bien qu’un tel propos tende ainsi à minimiser la nature de l’incident, il ne manque pourtant pas d’intriguer d’autant que la veille, vendredi soir, tous les passagers ayant embarqué à l’aéroport international de Douala ont aperçu le nouvel avion présidentiel en remorque.
« Cette information sur l’incident survenu sur l’avion présidentiel m’étonne même si elle ne me surprend pas, d’autant que je me souviens maintenant avoir vu cet avion vendredi soir entrain d’être tiré par une voiturette vers les ateliers alors que j’embarquais pour Garoua», déclare un passager du « Dja » qui se rendait à Garoua vendredi à 18h30.
Mauvais présage
Dieu merci rien de bien grave n’est arrivé au chef de l’Etat et l’importante délégation qui avait pris place, à ses côtés, à bord du nouvel aéronef. Mais il faut espérer que le nom “Albatros » ne soit pas tout simplement d’un mauvais présage. Pour ceux qui ont étudié en effet la littérature anglaise, « l’Albatros, dans le célèbre poème anglais « The Ancient Mariner » est un oiseau qui ne porte jamais bonheur ».
Ceux qui ont choisi de baptiser ainsi l’avion présidentiel camerounais ont-il seulement fait attention à cette mythologie shakespearienne ? Sauf à considérer qu’ils n’en savaient rien ! Ce qui serait la preuve d’une inculture impardonnable pour des gens qui choisissent ainsi de lier nos armoiries et couleurs nationales au nom d’un oiseau de mauvais augure.
Certains esprits qui croient à la loi des séries s’amusent depuis l’annonce de l’acquisition d’un nouvel aéronef par le gouvernement camerounais à dire que le président camerounais est sans doute sur les traces de son prédécesseur. Ahmadou Ahidjo n’avait-il pas quitté le pouvoir, volontairement ou non les événements ayant suivi quelques mois seulement après notamment son désir de revenir disputer son pouvoir à son successeur tendent à conforter la deuxième hypothèse n’a-t-il pas bâti un somptueux et insolent palais à Etoudi qu’il n’a jamais intégré ?
Le Boeing 727 baptisé « Le Pélican » n’avait-il pas été acheté en 1979 par le même président Ahidjo, trois ans seulement, avant son départ du pouvoir ? Alors beaucoup prient pour que ces irrationalités ne suivent pas notre président dont l’essentiel de l’appareil du parti Rdpc semble lui préparer un pouvoir à vie sur le Cameroun et les Camerounais.
Un avion Camair aussi
Au moment où Le Messager tentait d’en savoir plus sur l’incident de l’avion présidentiel, il apprenait qu’un Boeing 737 affrété par la Camair, parti de Malabo lundi soir 26 avril, ayant pour destination finale Garoua, a donné d’intenses frayeurs à l’atterrissage à l’escale de Yaoundé-Nsimalen.
Joints par Le Messager des passagers qui venaient de passer toute la nuit de lundi à mardi à l’aéroport de Yaoundé-Nsilmalen, au lieu de Garoua leur destination finale, affirment « avoir échappé de justesse à un crash ». Les dirigeants de la Camair quant à eux minimisent l’incident.
Dans un communiqué laconique qui reste muet sur les raisons de l’annulation de la poursuite du vol sur Garoua, le directeur de la Communication et des Relations publiques de la Camair, Richard Keuko, se contente d’affirmer que les difficultés d’atterrissage à Yaoundé lors du vol UY744 du 26 avril 2004 assurant la liaison Douala-Malabo-Nsimalen-Garoua sont dues à «de mauvaises conditions météorologiques».
Une telle explication vaut ce qu’elle vaut. D’autant que rien n’explique qu’après avoir réussi à se poser à Yaoundé-Nsimalen « sans dommages pour les passagers » comme a tenu à le noter le “Dircom” de la Camair, le Boeing 737 loué auprès d’une compagnie étrangère avec son équipage certains passagers parlent d’équipage arabe ait prolongé l’escale Yaoundé, jusqu’au milieu de matinée le mardi 27 avril.
source: Le Messager, Alex Gustave AZEBAZE
|