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Le prix du pain risque de grimper
(07/11/2006)
Les minotiers, fournisseurs de farine, ont annoncé qu’ils sont dans l’obligation d’augmenter le prix du sac de farine à 2800 F Cfa. Les boulangers, eux, entendent le répercuter sur le prix de la baguette de pain.
Par David Nouwou

Au moment où la politique gouvernementale est à la baisse des prix des produits de première nécessité.

Au Syndicat patronal des boulangers du Cameroun, c’est le branle bas général, depuis quelques jours. Les réunions au niveau national se succèdent, sans cesse. Les boulangers étudient minutieusement dans quelle proportion ils vont augmenter le prix de la baguette de pain et d’autres produits de boulangerie, dans les prochaines semaines.

A l’origine de cette frilosité, le prix du sac de la farine de blé. Les producteurs locaux de farine de blé, notamment La société, Le Grand moulin du Cameroun (Sgmc), la Société Grand moulin d’Afrique (Sgma)… lors d’une conférence de presse donnée, mercredi dernier, ont annoncé qu’ils se trouvent dans l’obligation de revoir à la hausse le prix du sac de farine. Passant, par exemple, de 13 000 F Cfa à 16 000 F Cfa.

Soit une augmentation de l’ordre de 16 %. “ Dans un environnement marqué par la baisse des prix, nous sommes embêtés de procéder à ces réajustements. Mais, c’est une question de survie de nos entreprises. Si on ne le fait pas, on ne peut plus acheter de la matière première, et c’est l’activité minotière qui sera en péril ”, relève Célestin Tawamba, Pca de La Pasta et Panzani, l’un des principaux producteurs de la farine de blé au Cameroun, lors de leur dernière conférence de presse.

Argument invoqué (cf Lne du 3 novembre 2006), la production, mondiale du blé, la principale matière première qui rentre dans la composition de la farine du pain, a connu une baisse de l’ordre de 30 millions de tonnes, l’année dernière. Et, selon la loi de l’offre et de la demande, les prix ont flambé sur le marché international.

Patriotisme

Pour Jean Claude Kawa Yepmo, président national du Syndicat patronal des boulangers du Cameroun, les minotiers ne respectent pas leurs engagements. Il rappelle que le 30 octobre dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a réuni au ministère du Commerce, les boulangers et les minotiers, afin qu’ils trouvent ensemble les voies et moyens d’éviter la hausse du prix de la farine et du pain.

Au terme des travaux, les participants ont été d’accord que le Cameroun traverse un environnement économique difficile, marqué par un faible pouvoir d’achat des populations. Par conséquent, le ministre a exhorté les opérateurs de cette filière à faire preuve de patriotisme, en soutenant le président de la République dans sa volonté de baisser les prix des produits de première nécessité.

Pour accéder à cette proposition du ministre du Commerce, le syndicat des boulangers, explique leur président, avait fait des propositions au gouvernement : l’harmonisation du prix des intrants à l’importation (levure, améliorants…), la levée des primes fixes sur la consommation électrique dans les unités de boulangerie (à ce sujet le syndicat a déjà saisi le gouvernement, l’Agence de régulation du secteur de l’électricité et l’Aes Sonel), l’achat du gasoil à des tarifs préférentiels, l’arrêt des tracasseries administratives, la levée du monopole de l’importation de la farine, sont jusqu’ici détenues par certains groupes fermés, la révision de la norme camerounaise de la farine dans le but de rendre le marché plus compétitif… le ministre du Commerce a promis que, d’ici le début de l’année 2007, quelques solutions seraient apportées à ces préoccupations des boulangers.

Mais, selon des informations confidentielles, dans la hiérarchie gouvernementale, il est délicat d’ouvrir sans contrôle, l’importation de la farine. Parce que les pays qui pratiquent le dumping et financent la production de leur blé comme les Etats-Unis, pourraient envahir le marché camerounais et porter par ce fait-même, un coup sérieux à l’industrie locale. Au ministère du commerce, tous les arguments tiennent. On s’y débat pour trouver une voie de sortie de la crise.

Farines panifiables

Pour l’heure, les arguments des différentes parties s’affrontent. Si l’augmentation du prix du sac de farine est effectif, à défaut d’augmenter le prix de la baguette du pain, ce qui peut être considéré comme une infraction, les boulangers vont simplement diminuer son poids, mais en utilisant les améliorants pour la gonfler, en jouant sur l’ignorance du consommateur, comme c’est déjà le cas pour nombre d’opérateurs. Une pratique qui équivaut à une augmentation du prix qui ne dit pas son nom.

Selon Jean Claude Yepmo, “ nous vivons une situation paradoxale : les intrants de la boulangerie sont taxés. Alors que le pain fait partie des produits qui sont détaxés. C’est-à-dire que nous payons des frais en amont ce que la réglementation nous refuse de récupérer en aval. Conséquence, c’est le boulanger qui se ruine, ou se trouve dans l’obligation de tricher pour continuer à vivre. Et c’est le consommateur au bout du compte qui est lésé ”.

Les participants à la dernière réunion du ministère sont séparés sur la promesse que les représentants des différentes corporations iraient se concerter avec leur base et que la commission se retrouverait prochainement pour trancher. Les boulangers se disent surpris que sans attendre la prochaine rencontre, les minotiers annoncent unilatéralement la hausse des prix du sac de farine.

En 2000, le Syndicat national des boulangers du Cameroun avait organisé à la Chambre de commerce à Douala, en collaboration avec l’ancien ministère de la Recherche scientifique et technique, “ Les premières journées camerounaises de la boulangerie ”. Ces travaux avaient permis d’établir que certaines “ farines panifiables ”, extraites des produits locaux, comme le manioc, l’igname, le maïs (20 %) et la patate douce (80 %), pouvaient rentrer dans la fabrication de la farine du pain.

L’utilisation de cette farine avait été retenue comme une alternative pour diminuer le coût de la farine et dont de la baguette de pain. Cette expérience fait bonne recette dans la partie anglophone du Cameroun, sous l’appellation de “ Kumba bread ”. Peut-être qu’il est temps que l’on regarde sérieusement de ce côté-là.




Source: La Nouvelle Expression


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