"...de demander les prix des imprimantes, le second, qui était au niveau de la porte, a sorti une Kalachnikov de son sac, tout en nous demandant, mon collègue et moi de nous coucher. Celui qui n’avait pas d’arme s’est aussitôt dirigé vers et a raflé toute la recette de journée. ” Mistral Kopnang, caissière de la Aladji Plus, la boutique attaquée, située au lieu-dit Carrefour idéal à Akwa, n’en revient toujours pas.
Sur place, de nombreux matériels saccagés et des signes de bagarre. Éric Djemi, gérant dans la même boutique, est encore sous le choc. “ Ils m’ont frappé avec la crosse de leur arme pendant que celui qui n’avait pas d’arme fouillait mes poches en me demandant avec insistance s’il n’avait pas de bureau en haut, c’est-à-dire dans la cave qui nous sert de second bureau. ” Éric a un tibia complètement ouvert et des bosses sur le visage.
Maman Hélène, gérante de call-box en face, affirme avoir vu les bandits sortir de la boutique : “ J’ai vu deux jeunes à bord d’une moto s’arrêter et entrer dans la boutique mais je n’ai pas prêté attention croyant que c’était des clients. C’est quand j’ai entendu des cris et les ai vus sortir brusquement de la boutique pour prendre la direction opposée à bord de leur moto que j’ai réalisé que c’était des malfrats ”, explique-t-elle.
Les scènes de braquage deviennent un rituel dans les boutiques et les établissements financiers de Douala. Et singulièrement au Carrefour dit Idéal où se cantonnent des boutiques de luxe. Le Messager faisait déjà état dans son édition de vendredi du braquage survenu à “ Aigle Voyages ”, située à 50 mètres de Aladji. Plusieurs millions furent emportés.
Les propriétaires de boutiques et les riverains s’interrogent sur l’efficacité et la rapidité d’intervention de nos forces de maintien de l’ordre. André, propriétaire d’une boutique de prêt à porter à Akwa : “ On ne sait vraiment plus où mettre la tête, on voit les forces de l’ordre se balader dans le centre commercial avec des voitures d’intervention rapide, mais les braquages sont toujours récurrents. Je me demande à quoi servent ces voitures ”, s’indigne-t-il. La ville de Douala a déjà connu ces deux derniers mois au moins neuf cas de vols à mains armées, tous établissements confondus.
Source: Le Messager
|
