Après les travaux des hauts fonctionnaires et ceux de la 3e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, des perspectives prometteuses vont probablement s'offrir à la Chine et aux pays africains aptes à saisir les opportunités de développement. Ces perspectives peuvent être analysées au plan multilatéral d'une part et au plan bilatéral d'autre part entre le Cameroun et la Chine...
Par Essama Essomba, Cameroon Tribune
Au plan multilatéral
...vont probablement s'offrir à la Chine et aux pays africains aptes à saisir les opportunités de développement. Ces perspectives peuvent être analysées au plan multilatéral d'une part et au plan bilatéral d'autre part entre le Cameroun et la Chine...
Après les travaux des hauts fonctionnaires et ceux de la 3e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, des perspectives prometteuses vont probablement s'offrir à la Chine et aux pays africains aptes à saisir les opportunités de développement. Ces perspectives peuvent être analysées au plan multilatéral d'une part et au plan bilatéral d'autre part entre le Cameroun et la Chine.
Au plan multilatéral
Le sommet du Forum est avant tout un cadre multilatéral. A l'issue de la rencontre de demain et dimanche entre chefs d'Etat africains et chinois, le président Hu Jintao devrait, selon des sources chinoises dignes de foi, annoncer cinq mesures visant à renforcer la coopération sino-africaine et contribuer efficacement au développement de l'Afrique :
- la suppression des tarifs douaniers à l'importation des produits en provenance de 39 pays les moins avancés (PMA) ayant des relations diplomatiques avec la Chine ;
- l'annulation en 2008, dans deux ans, de la totalité des prêts gouvernementaux sans intérêt et à bas intérêts échus en fin 2004 en faveur des pays pauvres très endettés ;
- l'accord à offrir dans les trois années à venir aux pays en développement (africains en particulier) des crédits et des crédits acheteurs préférentiels pour un montant de 10 millions de dollars US ;
- la fourniture de médicaments, notamment ceux contre le paludisme et la construction d'infrastructures sanitaires ;
- la formation de 30 000 personnes pour aider l'Afrique à accélérer la valorisation de ses ressources humaines.
Dans ce contexte, deux documents-cadres devraient être adoptés à l'issue des travaux : une déclaration sur les principes fondamentaux de la nouvelle coopération Chine/Afrique et un plan d'actions 2007-2009, période couvrant deux sommets.
Au plan bilatéral
Les perspectives sont également prometteuses au plan de la coopération bilatérale entre la Chine et le Cameroun.
1 - Dans le cadre du Forum sino-africain qui a vu le jour en l'an 2000, la Chine a décidé l'annulation de la totalité ou d'une partie de la dette de certains pays africains. L'accord d'annulation, pour le Cameroun, d'un montant de 17 milliards de francs CFA a été signé le 23 novembre 2001 lors de la visite du vice-ministre chinois du Commerce à Yaoundé.
2 - La Chine a créé un Fonds pour financer les investissements en Afrique, notamment les joint-ventures entre entreprises africaines et chinoises. Les deux sociétés créées au Cameroun dans ce cadre (ligne de crédit Eximbank de Chine) ne réussissent pas à rembourser convenablement les crédits à cause des difficultés qu'elles rencontrent : l'usine de montage des motoculteurs à Kribi (1,195 milliards de francs CFA) éprouve de la peine à écouler ses produits en zone de fôrets ; l'usine de rechapage des pneus (1,087 milliards de francs CFA) manque de vieux pneus sur le marché local et en importe, renchérissant les coûts. Sur les 7 milliards que comptait la ligne de crédit ouverte par Eximbank de Chine auprès de la SNI, seulement 2,283 milliards ont été consommés. Le reste a été annulé, les promoteurs camerounais n'ayant pas libéré leurs parts. Comment booster les activités d'Eximbank au Cameroun ? La réponse est importante. Dans le cadre de la création d'un Fonds pour le renforcement des ressources humaines en Afrique, de nombreux cadres de l'Administration camerounaise bénéficient des stages en Chine. Des accords signés dans le cadre du développement des infrastructures en 2003 doivent être rendus exécutoires.
Le sommet de Beijing peut permettre de saisir les opportunités offertes pour redynamiser la coopération bilatérale.
