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Santé : Ordonnance à revoir
(31/10/2006)
Les taux de prévalence du sida restent très élevés sur le continent malgré la libéralisation progressive des traitements antirétroviraux.
Par L'intelligent

En 2005, 3,2 millions de nouvelles contaminations au VIH ont été recensées, ainsi que 2,4 millions de décès. Et le continent abrite toujours plus de 64% des séropositifs de la planète, alors que les Africains représentent à peine 10% de la population mondiale.

Si certains pays affichent des taux de prévalence en baisse, comme le Kenya, l’Ouganda ou le Zimbabwe, cela s’explique par la diminution du nombre des nouvelles infections tout autant que par l’importance des décès survenus au cours de l’année. Les chiffres continuent de donner le vertige, surtout en Afrique australe, qui présente les taux d’infection les plus importants au monde : 37,3% des adultes sont séropositifs au Botswana, 38,8% au Swaziland, 28,9% au Lesotho.

Parmi les femmes enceintes, 43% sont porteuses du VIH au Swaziland, 37% au Botswana, et 29,5% en Afrique du Sud. Aux côtés du Nigéria, la nation Arc-en-ciel détient le triste record du plus grand nombre de séropositifs en valeur absolue, avec près de 4 millions de personnes concernées.




Echec de la prévention

Le manque d’informations des populations est l’une des causes les plus immédiates de la propagation de la pandémie. Des enquêtes conduites par l’Onusida ont démontré que, au Botswana, seul un quart des personnes interrogées est conscient que le préservatif est un moyen efficace de prévention, alors que 13% d’entre elles seulement connaissent les modes de transmission du virus. En Afrique du Sud, ils sont près de 30% à reconnaître avoir eu plusieurs partenaires au cours de l’année écoulée sans avoir adopté une utilisation régulière du préservatif.

Cet unique moyen de protection fiable, dont nombre d’associations font la promotion depuis une décennie, est en forte régression. La faute en partie à certaines Églises et au gouvernement américain, qui subordonne son aide financière à la promotion exclusive de l’abstinence et de la fidélité. Dans certains pays comme l ‘Ouganda, c’est le latex qui était devenu quasiment introuvable au second semestre 2005.

Les conséquences sont immédiates. Ainsi, des pays comme le Mozambique ou le Malawi, qui semblaient avoir résisté à la vague épidémique qui a submergé toute la sous région dès le début des années 1990, sont désormais gravement touchés : les taux de prévalence augmentent en flèche et tout laisse à penser qu’ils atteindront sous peu un niveau comparable à ceux de leurs voisins.

Selon l’Onusida, cet échec de la prévention tient en partie à des pratiques qui ont ignoré les traditions locales et qui n’ont pas suffisamment pris en compte le rôle crucial des femmes dans l’éducation. Pour tenter de combler ce retard, le bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré 2006 « année de l’accélération de la prévention ».



Meilleur accès aux traitements

Le programme lancé en 2003 par l’OMS, visant à placer 3 millions de personnes sous antirétroviraux (ARV) dans les pays en développement avant la fin 2005 (programme « 3BY5 »), n’a pour l’instant touché qu’un tiers de la population ciblée. Même si cela constitue déjà un encouragement de taille : alors qu’au sud du Sahara moins de 200.000 séropositifs avaient accès aux ARV en Juin 2004, ils étaient plus de 500.000 un an plus tard.

Une première étape donc, même si pas moins de 6 millions de personnes ont encore un besoin urgent d’ARV en Afrique subsaharienne. Mais si les Etats ne s’engagent pas plus avant, rien ne sera possible. Malgré le travail remarquable qu’elles réalisent, les ONG ne peuvent en effet assurer seules la prise en charge de tous les malades.

Il y’a encore cinq ans, les gouvernements pouvaient arguer du coût exorbitant des traitements. M ais aujourd’hui, cette explication n’est plus recevable. À la suite des pressions médiatiques et judiciaires exercées par les associations de défense des personnes séropositives, les laboratoires pharmaceutiques produisant des ARV ont fortement réduit les prix des traitements commercialisés pour les aligner sur leurs coûts de production. Les brevets ont également été levés pour les pays en développement, permettant ainsi aux fabricants de génériques de copier et de vendre les molécules.


Mais si en théorie les choses sont simplifiées, dans un les faits, les pesanteurs perdurent. Il en est ainsi par exemple des règles fixées en la matière par l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Cette dernière a en, effet adopté en décembre 2005 l’accord temporaire signé en 2003 autorisant les pays en développement en situation d’ »urgence sanitaire » à importer des médicaments génériques de molécules brevetées.

Mais les contraintes administratives pour bénéficier de la mesure sont si lourdes que très peu de pays ont tenté d’y recourir. De plus, cet accord devrait pâtir de l’adhésion à l’OMC de l’Inde : à terme, ce gros fabricant de génériques sera contraint de se conformer à la nouvelle réglementation qui protège non plus seulement les procédés (les « recettes »), mais les produits eux-mêmes. D’où un arrêt probable de la production de copies, même si les associations de lutte contre le sida tentent par tous les moyens de persuader l’Inde de contourner la restriction.

Parallèlement, les initiatives se multiplient en faveur des PMA pour leur faciliter l’accès aux traitements et leur approvisionnement. Le 28 février et le 1er mars 2005, le président français Jacques Chirac a lancé une initiative visant à taxer les billets d’avion. La somme ainsi collectée ne se substituera pas aux contributions déjà existantes et sera dédiée à l’achat de médicaments pour les pays les plus pauvres.

Par ailleurs, la fondation Clinton ou encore celle de Bill et Melinda Gates tentent de faire diminuer les prix des médicaments et des réactifs nécessaires à l’indispensable suivi biologique.

Quand à Bono, le leader du groupe de rock irlandais U2, très investi sur la question de l’aide au développement, il a lancé l’initiative « Label Red » lors du forum économique mondial de Davos, en Janvier 2006 : certaines grandes multinationales (dont Gap, American Express, Converse, Armani) se sont ainsi engagées à verser une contribution financière en rapport avec leurs profits au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

Toutefois, 18 milliards de dollars manquent sur les trois prochaines années pour couvrir les besoins en matière de lutte contre le sida à l’échelle internationale, et le Fonds mondial a évité de peu la faillite en 2005.



Du nouveau contre le paludisme

Le plasmodium falciparum tue toujours autant ; entre un et deux millions de personnes par an sur le continent, dont une majorité d’enfants de moins de 5 ans. Il a également un coût économique très lourd. La perte financière, directement induite par les arrêts de travail résultant des crises de palu, s’élève tout de même à 12 milliards de dollars par an pour le continent. Pourtant, là aussi, il existe un moyen simple, efficace et peu onéreux de se protéger : la moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII).

Employée à grande échelle, elle permettrait de réduire de 20% les décès liés au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans. Mais aujourd’hui, la proportion d’enfants protégés est estimée à 3%, la fourchette variant considérablement selon les pays d’Afrique subsaharienne. Reste que les foyers qui en possèdent doivent de surcroît pouvoir les réimprégner régulièrement. Là encore, seuls 5% d’entre eux le font, ou ont les moyens de le faire.

Le coût de la MII, environ 3 dollars l’unité, a longtemps été un obstacle à sa diffusion. Mais grâce à l’augmentation globale des fonds destinés à lutter contre le paludisme, ce coût devient de moins en moins un problème. Ainsi, ces trois dernières années, le nombre de MII distribuées a été multiplié par dix dans quatorze pays subsahariens.

Elles l’ont été au cour des consultations de soins prénataux – qui permettent de toucher les femmes enceintes, qui représentent une population cible particulièrement vulnérable -, mais aussi dans les services de vaccination infantile et, plus généralement, lors des campagnes nationales de vaccination.

Sur le plan médical, la bonne nouvelle est venue de l’association entre un laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis, et la fondation DNDI (Drugs for Neglicted Diseases Initiative) pour la formulation, l’enregistrement, la production, la distribution et la promotion d’un nouveau médicament ? Le Coarsucam, qui devrait théoriquement être disponible au second semestre 2006, associe un dérivé d’artémisinine et l’amodiaquine que l’OMS considère comme le traitement le plus efficace.

L’ONG Médecins sans frontières utilise ces molécules, très répandues en Ase, dans ses propres programmes depuis 2001. Mais la majorité des pays africains demeurait à la traîne soignant les accès palustres par la chloroquine, médicament peu cher mais devenu inefficace face aux résistances de la maladie. Tout porte à croire que le Coarsucam devrait rapidement adopté car il a l’avantage de faire l’objet d’une posologie simple et d’être bon marché.

Sanofi-Aventis garantit par ailleurs une tarification sans profits pour les services publics, les ONG et les institutions internationales. Soit moins de 1 dollar pour les adultes et 0,5 dollar pour les enfants.


La polio, tout un symbole

Les maladies infectieuses ou celles qui peuvent être évitées par la vaccination comme la rougeole, continuent. Pour y remédier, le bureau Afrique de l’OMS s’est notamment engagé, dans le cadre de sa commission économique, à faire pression sur les états pour qu’ils augmentent la part de leur budget consacré à la santé.

À l’heure actuelle, 65% des pays y consacrent moins de 5% de leur PIB, et 35% des gouvernements dépensent moins de 30 dollars par personne et par an pour les questions sanitaires. Fixée à 2006, l’éradication de la poliomyélite (qui ne sévit qu’au Nigéria) pourrait servir de modèle.



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