"...pour devenir ce que vous voyez aujourd’hui ”, explique le directeur régional de la Maetur, Logone Amadou. Sur le plan du lotissement servant de tableau de bord, l’espace qui tient lieu de marché aujourd’hui fait partie de ce qu’il appelle la réserve foncière, ensemble constitué de toute la bande bordant la cité. Cette bande qui longe l’axe principal de la cité est aussi appelée “ zone promoteur ” qui devait être vendue à des promoteurs, c’est à dire ceux qui ont les moyens de construire des immeubles de cinq (5) niveaux au moins, espaces commerciaux au rez-de-chaussée et habitats à loyer modéré (Hlm) au-dessus.
L’installation du marché participerait donc du phénomène des marchés spontanés qui naissent au jour le jour dans la ville de Douala, comme partout ailleurs dans le pays. La Maetur s’est inquiétée à un moment, et a même imposé une somme que les commerçants devaient payer mensuellement, tout en sachant qu’ils sont là de manière provisoire. Les sommes ont été perçues pendant un temps, et puis, plus rien.
“ Nous attendons, et nous allons agir le moment venu. Retenez seulement que ce problème est très délicat, mais quand ce sont les hommes qui sont concernés, on arrivera à trouver une solution ”, affirme confiant Logone Amadou. De leur côté, les commerçants n’entendent pas quitter les lieux. “ Je sais que j’avais été enregistré, et j’ai payé plus de 70 000 francs à la Maetur ”, déclare Hortense, propriétaire d’un comptoir.
Désordre
Dans le plan d’aménagement de la cité, un espace avait été réservé au marché, et un hangar construit sur ce site. A la direction régionale de la Maetur, on explique que le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala de l’époque, Pokossi Doumbè, avait estimé que cet espace était trop étroit pour le marché. “ Il prenait en compte seulement le hangar, alors que c’est toute la surface qui était concernée, ” dit-on à la Maetur. L’espace qui est situé en face du dispensaire de Bonamoussadi a ainsi été abandonné.
Le hangar en question est devenu une chapelle de l’Eglise presbytérienne du Cameroun, paroisse Antioche. La devanture du hangar sert désormais de plate-forme pour un “ manège ” de jeu, que jouxtent quelques conteneurs servant de débit de boisson. Le reste de la parcelle est dans la broussaille, apparemment inoccupé.
Entre temps, le provisoire devient peu à peu définitif au marché actuel. Des maisons en matériaux définitifs s’y dressent déjà, alors que la Maetur a fait une concession aux commerçants “ pour préserver l’ordre social ”.
Il avait été convenu de commun accord avec le sous-préfet de Douala V, François Etapa Franklin, que des conteneurs pouvaient être placés en bordure de route, à condition de tourner les ouvertures vers l’intérieur. Cette close n’est plus respectée, et les responsables de la Maetur soupçonnent les sous-préfets successifs de Douala V de prendre des pots-de-vin et d’autoriser les installations anarchiques dans ce marché. A mots à peine voilés, la Maetur semble lancer un message à tous ceux qui sont complices de cette occupation : “ vous pouvez toujours courir ! ”
Source: Le Messager
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