Ces quatre personnes ont été interpellées le 9 octobre dernier, pour le premier, le jour suivant, pour les trois autres, dans le cadre de l’enquête sur le décès de Narcisse Olivier Djomo Pokam, défénestré d’un étage de l’hôtel Hilton de Yaoundé, le 21 août dernier. Officiellement, rien ne filtre pour l’instant sur l’évolution de l’enquête.
Toutefois, à en croire des sources anonymes proches de la police, les auditions de ces gardés à vus n’auraient pour l’instant pas fourni des indices suffisant pouvant permettre aux enquêteurs d’avancer dans le sens de la recherche des responsabilités autour de ce meurtre.
A ce sujet, le bagagiste de l’hôtel Hilton, François Fotso Tabué, arrêté par la police à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen au moment où il s’apprêtait à quitter le Cameroun en possession d’un visa pour Chypre, serait constant dans ses déclarations depuis son interpellation. Nos sources indiquent que le bagagiste soutient en effet, que Narcisse Olivier Djomo Pokam lui aurait simplement indiqué qu’il voulait voir "quelqu’un" à l’hôtel, sans précision sur le nom de cette personne, encore moins sur le numéro de la chambre occupée. Une affirmation qu’il n’aurait pas modifiée après plusieurs interrogatoires.
Les mêmes sources indiquent que "l’exploitation" des trois autres personnes interpellées le 10 octobre dernier, "employés du Hilton", indiquent nos sources, n’aurait pas été plus fructueuse.
La Dpj n’a cependant pas circonscrit ses auditions à ces quatre personnes. Les 16 et 17 octobre derniers en effet, le président de la Chambre de commerce, des mines, de l’industrie et de l’artisanat du Cameroun, Claude Juimo Monthé a été entendu à la Dpj. D’après nos sources, le directeur de publication du journal Nouvelle presse, Jacques Blaise Mvié et son collègue, Biloa Ayissi ont eux aussi été entendus dans le cadre de cette même enquête.
Jacques Blaise Mvié a récemment affirmé dans un journal avoir reçu de l’argent de Claude Juimo Monthé, pour acheter le silence de certains journaux sur le traitement de l’actualité liée au décès de Narcisse Olivier Djomo Pokam. Parmi ces journaux, celui de Biloa Ayissi, soutenait-il. Selon nos sources, la police aurait procédé à une confrontation dont on ignore toujours les résultats.
Manifestant désormais une certaine impatience, la famille de la victime a manifesté sa douleur devant l’hôtel Hilton le 21 octobre dernier, promettant de nouvelles manifestations au même endroit et, bientôt, devant tous les établissements de cette chaîne hôtelière tous les 21 de chaque mois. Lina Djomo, la sœur du défunt indiquait ce jour-là qu’il s’agissait de faire pression sur le directeur du Hilton qui, depuis que le drame a eu lieu, " reste muet comme une carpe ". Pour elle, "il en sait des choses, mais ne veut pas les révéler", hurlait-elle alors au reporter de Mutations.
A 30 ans, Narcisse Olivier Pokam avait été projeté de l’un des étages de la facette principale du Hilton Hôtel. Le corps de cet étudiant en maîtrise de mathématiques présentait des traces de sévices corporels : pantalon déchiré, anus sanguinolent, entailles au niveau du sexe et des poignets …Conduite dans un premier temps par la division provinciale de la police judiciaire du Centre, l’enquête a été confiée depuis plusieurs semaines à la Dpj.
Source: Quotidien Mutations
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