Tout au plus, sait-on que des coups de feu sont partis de la Community credit company: “ Il était environ 13h15 quand nous avons entendu des coups de feu. Nous étions au niveau de Camtel, à quelques pas du bâtiment d’où sont partis les coups de feu. Aussitôt, la foule a accouru sur les lieux ainsi que des forces de l’ordre ”, témoigne Ndjiwa Mandjolè Philippe, propriétaire d’une boutique téléphonique située à proximité de la Community credit company. Pour lui, comme pour Béatrice, une vendeuse de cigarette près du cinéma Le Wouri “ Tout le monde a eu peur. On croyait que c’est la guerre ”. Lors de l’échange des coups de feu, un gendarme de la Brigade d’Akwa Sud a été blessé à l’épaule gauche. Victime d’un coup parti précipitamment de l’intérieur du CCC.
Mécomptes
Les hommes de la brigade d’Akwa Sud seraient venus sur les lieux pour piéger et arrêter un policier ripoux et son complice, (un homme en civil), qui ont pris la fâcheuse habitude d’écumer les rues de la capitale économique en compagnie d’autres éléments de la force de l’ordre pour terroriser les populations et les escroquer. Le 29 septembre, par exemple, c’est un certain Mbah Billy Oguh, commerçant, qui s’est fait soutirer 120.000 Fcfa, alors qu’il venait d’acheter une liqueur à Mboppi. C’est d’ailleurs grâce à lui que les éléments de la brigade de gendarmerie d’Akwa Sud rentreront en possession des contacts téléphoniques du policier Anyam Samuel et de son complice Dissakè Olivier. Ces derniers ayant échangé les numéros de téléphone portable avec leur victime du jour.
Gang démantelé ?
D’où vient-il alors que le policier qui gardait l’établissement de crédit ait fait feu ? Il aurait paniqué en voyant les mouvements qui se tramaient à l’extérieur de la structure. Et ce malgré les cris du gendarme Otok René : “ Je suis un gendarme, ne tire pas. Ne tire pas. ” Depuis, Anyam Samuel et Dissakè Olivier sont passés aux aveux complets devant le commandant de brigade de gendarmerie d’Akwa Sud. Précisant même “ nous agissons depuis plusieurs mois avec d’autres policiers qui travaillent au Commissariat central de Bonanjo et à Bonabéri ”.
Toute la journée d’hier, lundi 23 octobre, des équipes spéciales d’interventions rapides (Esir) ont fait des allées et venues à la brigade de gendarmerie d’Akwa Sud pour tenter d’enlever leur collègue Anyam Samuel et le ramener au Groupement mobile d’intervention(Gmi). Mal leur en a pris, le Commandant Moubekè Esseyi Joseph est resté inflexible : “ Je n’ai reçu aucun ordre dans ce sens ”, a-t-il inlassablement répété. Une vive tension entre la gendarmerie et la police est à craindre au lendemain du guet apens tendu au policier ripoux et à son complice, samedi dernier à Akwa. Probablement un gang démantelé.
Le Préfet du département du Wouri, arrivé sur les lieux, a pris acte de cette situation pour le moins ubuesque. Le commissaire principal de la Pj prendra la relève et restera jusqu’à 17h30 sur les lieux, samedi. Quant au policier et son complice, ils ont été conduits dans les locaux de la brigade de gendarmerie d’Akwa Sud en attendant d’être déférés dans les prochaines heures devant le procureur de la République.
Source: Le Messager
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