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Investissements américains au Cameroun
(19/10/2006)
Cela n’est un secret pour personnes, les Américains veulent faire du business au Cameroun, pays à fort potentiel de ressources naturelles et de consommation des ménages ; mais, se disent-ils, impossible de faire du business dans un environnement de telle précarité : l’argent a besoin d’une prédictibilité à long terme et cette prévisibilité se construit sur et par le politique.
Par Rédaction
Les règles du jeu, claires pour tous, doivent être établies dans un environnement où la loi fonctionne parfaitement, où les risques à la libre entreprise sont diminués, où la confiance règne entre les acteurs, où les investisseurs croient en l’avenir.

C’est de là que viennent le libre-échange et la prospérité, source de croissance pour les pauvres (le Cameroun) et, bien entendu pour les riches (les Etats-Unis), dès lors que les riches peuvent, demain, vendre davantage de leurs produits manufacturés à des pauvres de plus en plus riches. De ce point de vue, on comprend que la démarche américaine sur le Cameroun n’est pas tant philanthropique et morale comme quelque crédules veulent le croire, mais bien idéologique, strictement capitalistique, visant sur le long leurs propres intérêts – mais aussi le nôtre – avec l’idée qu’on ne peut s’enrichir qu’avec des gens qui sont déjà riches !

A cet égard, le constant des Américains sur le Cameroun est simple : impossible de construire, dans la situation actuelle, un marché économique qui puisse de manière efficiente assurer les transactions et faire émerger la richesse ; cela parce que, le marché politique, qui lui est dominant et concurrent, est trop écrasant. Pour parvenir à bâtir un marché économique un tant soit peu viable, il faut donc diminuer la taille du marché politique. D’où les tenailles que leur ambassadeur a choisi de serrer contre la corruption, première source, comme dans tout système de ce type, de ravitaillement de ce marché politique.


Ainsi, devant l’absence d’une offre politique réellement concurrente à celle du gouvernement en place (ni de parti politique, si de syndicats, ni même de "société civile") et devant la bienveillance, sinon la complaisance de certains partenaires historiques face au délabrement de la société (reproche qu’ils adressent notamment à la France…), ils ont, eux, décidé de se poser comme la seule force de proposition alternative à la gestion publique de M. Biya. Pour dire les choses trivialement, l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé est devenue le seul parti d’opposition au Cameroun et son ambassadeur, la tête de proue des voix qui disent que rien ne peut plus continuer dans le sens actuel.

Engagement qui vient ainsi d’une subtile lecture de la situation camerounaise : pour changer le système, il faut le changer de l’intérieur et pour le changer de l’intérieur, il faut faire pression sur son leader, et pour faire pression sur son leader, il faut être une puissance hégémonique suffisamment dénuée de toute compromission passée pour le faire. C’est bien le sens des trois visites que l’ambassadeur des Etats-Unis à Yaoundé a effectuées au palais d’Etoudi en moins d’un an et c’est, d’une certaine façon, le sens de la visite de M. Inoni, aux Etats-Unis.


Source: Quotidien Mutations


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