Ces restaurants sont installés autour des endroits stratégiques: près des lieux de service, ou encore dans des site faciles d’accès. Au quartier administratif de Bonanjo, on en trouve non loin de l’immeuble Sitabac, à l’entrée de l’immeuble Camship (qui abrite les bureaux du Pad et du Guichet unique) ou encore à côté de la recette des finances.
Certains lieux sont couverts par un toit de fortune, généralement des parasols ; d’autres, plus nombreux, sont des espaces de plein air. Tous ont un point commun : l’étroitesse du cadre. En ce lundi 16 octobre, comme tous les jours ouvrables de la semaine, ils font le plein d’œuf.
Les travailleurs les préfèrent au détriment des grands restaurants de la ville. Ce choix ne tient pas seulement à la taille de la bourse. Puisqu’on y croise des travailleurs issus de toutes les couches sociales (du directeur au planton en passant par des hommes d’affaires ou des cadres moyens).
Habitudes
Chez “ Madame Claire ” à Akwa, aux environs du magasin “ Tête de linotte ”, la relation entre la maîtresse des lieux et ses clients a atteint le seuil de l’amour fusionnel. Sa spécialité, le gibier, a fait le tour de Douala. Au point de drainer chaque jour davantage de clients de tous les coins de la ville à partir de midi. Pour tous ces clients, c’était la déception hier : leurs plats favoris n’étaient pas disponibles. Et pour cause “ Madame Claire ” n’a pu avoir du gibier au marché.
“ Il n’ y a pas la nourriture aujourd’hui, demain seulement ”, laissait entendre la jeune fille de service. Ces “ Tourne-dos ” comptent également des clients occasionnels. C’est le cas de cette femme d’affaires trouvée à Bonanjo. "C’est occasionnel. Je suis de passage à Douala et je profite pour me restaurer ici."
Diverses raisons expliquent la ruée des clients.
D’abord ces restaurants se situent souvent à proximité des lieux de travail. Ensuite, ils proposent des mets traditionnels qu’on ne trouve pas toujours dans les restaurants classiques de la ville tel le “ Sanga ” que déguste avec appétit cette cliente. L’autre avantage cité est le temps mis avant d’être servi : les plats ne tardent pas. Par ailleurs, les prix, attrayants, sont à la portée de toutes les bourses : entre 500 francs et 1000 francs par repas.
Qualité
Cependant, tout n’est pas rose. “ C’est la nourriture pour la masse ”, résume un client. Ces insuffisances hygiéniques qui entourent la préparation des mets servis repoussent certains. Dans un "Tourne-dos" à Akwa, d’autres réfutent ces allégations. “ Si la serveuse ne faisait pas de la propreté un point d’honneur, jamais nous ne viendrions ici ”, s’insurgent-ils en chœur.
Ils reconnaissent néanmoins que la promiscuité et la grande quantité peuvent générer une perte de la qualité. C’est pour cela que “ la nourriture préparée à la maison est incomparable ”, conclut un client avisé. Selon lui, la préparation des aliments est un art. Elle ne doit pas être confiée à des mains inexpertes. Car, il y va de la santé et la sécurité de tous.
Source: Le Messager
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