Au domicile des Betala, situé au quartier Odza à Yaoundé, il règne une certaine psychose. Personne dans la famille n'a l'air d'être remis des deux tentatives de braquage qui, la semaine dernière, ont entamé le moral de la maisonnée. L'un des enfants s'est d'ailleurs évanoui. Roger, le chef de famille, journaliste à la Cameroon Radio Television (Crtv), se demande d'ailleurs encore s'il s'agit de voleurs ordinaires. Une interrogation partagée par l'un de ses neveux qui habite le domicile et qui y était présent samedi le 30 septembre et jeudi le 6 octobre, lorsque les malfrats sont arrivés. "Ils arrivent et ils tirent. D'habitude, les voleurs évitent de faire du bruit", s'étonne-t-il.
En effet, le 30 septembre, autour de 22h30, une domestique qui occupe une chambre dans les dépendances s'en va se coucher, lorsqu'elle remarque que la chèvre ramenée le soir même par Mme Betala ne se trouve pas à l'endroit où elle avait été attachée. Elle revient au salon et s'en inquiète, pensant que la chèvre a été dévorée par les chiens. Or les chiens même sont introuvables. Roger Betala, de plus en plus inquiet, demande à tout le monde de regagner la maison. "Nous avions à peine refermé la porte lorsque quelqu'un y a frappé un grand coup. Ensuite, il y a eu deux coup de feu, suivi par un troisième qui a été tiré par le voisin", affirme le journaliste.
En fait, le voisin, colonel, a aperçu des individus suspects et a tiré en l'air. Ce qui les a fait fuir. Les forces de l'ordre arriveront sur les lieux, mais trop tard. Le soulagement, chez les Betala, sera de courte durée. Quatre jours plus tard, alors qu'il revient de la Crtv où il a présenté le journal de minuit, il reçoit un coup de fil de sa femme qui lui annonce que des bandits sont à nouveau chez eux. Le neveu s'en souvient : "J'attendais au salon lorsque j'ai entendu un premier coup de feu. J'ai reveillé les autres et pendant qu'on était au téléphone, un deuxième coup de feu a rétenti."
Ce soir-là, le voisin colonel est absent, mais son aide de camp a aperçu des individus à l'entrée du domicile des Betala.
Il va tirer un coup de feu dans leur direction, mais n'atteindra personne, car ils vont tous reprendre le véhicule rouge de marque Carina 2 qu'il avaient garé tout prêt pour s'enfuir à vive allure. Roger Betala, alerté par le coup de fil de sa femme, a fait un détour à la gendarmerie d'Odza et au commissariat du 15e arrondissement, situé dans le même quartier. Ils croiseront, d'ailleurs, sur leur route, un véhicule rouge roulant à tombeau ouvert. Mais, les policiers n'auront pa sla présence d'esprit de l'interpeller. Une fois au domicile, ils ne trouveront naturellemnt que les traces de l'événement. Cette fois-ci, les inconnus n'ont pas escaladé le mur d'enceinte que le propriétaire avait d'ailleurs entrepris de surelever. Leurs plans ont certainement été contrecarrés à nouveau par l'intervention venue de chez le voisin.
Une enquête a été ouverte par le commissariat du 15e arrondissement, mais rien de concret n'a encore été trouvé. Ce qui inquiète au plus haut point Roger Betala et sa famille. S'agit-il de bandits qui cherchent de l'argent ? Lui en veut-on particulièrement ? Ce qui l'inquiète encore plus, c'est qu'il a l'impression que la police ne se bouge pas particulièrement, dans ce quartier où l'insécurité est de plus en plus présente. Plusieurs cas de braquage y ont en effet été enregistrés au cours des semaines précédentes. En plus, l'agression dont a été victime Jean Marie Nka, autre journaliste de la Crtv, pendant le week-end, ne doit pas rassurer Roger Betala. Son collègue a même été blessé par ses agresseurs.
Source: Quotidien Mutations
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