Siegfried Etame Massoma, le nouveau ministre de la jeunesse et des sports
La cérémonie d'installation officielle, samedi dernier, des quatre ministres issus du réaménagement gouvernemental survenu la veille, est l'histoire d'un scénario en quatre actes identiques. Du ministère de la Jeunesse et des Sports (Minjes) au ministère des Mines de l'Eau et de l'Energie (Minmee), en passant par le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) et celui en charge des Transports ( Mintans), Peter Mafany Musongue, le Premier ministre, ne s'est pas encombré de beaucoup de protocole. "Au nom du chef de l'Etat, je vous félicite pour votre brillante nomination au poste de ministre... Je vous déclare installé dans vos nouvelles fonctions", a-t-il ressassé aux nouveaux promus. Des paroles aussitôt suivies d' applaudissements, à tout rompre, de l'assistance. Aux ministres déchus, le chef du gouvernement s'est contenté d'un laconique "au moment où vous quittez vos fonctions, nous vous remercions pour les services rendus". Sans plus.
Au même titre que ce bref discours, l'ambiance n'a été guère différente de part et d'autre: visages barrés par un masque de tristesse, pour les sortants ( seul Nkoué Nkongo s'efforcera d'afficher une mine gaie), tandis que les entrants arboraient un sourire, qui indiquait leur joie de retrouver ou d'entrer pour la première fois dans le saint des saints. En dehors du Minpostel où les ministres sortant et entrant se sont étreints dans une chaleureuse accolade, le rituel de la passation de service a pris les allures d'un supplice au Minjes, Minmee et Mintrans. Les ministres limogés s'étant contentés de passer le témoin par une simple poignée de main, d'ailleurs, des plus hâtives.
Fait marquant au cours des différentes cérémonies de samedi dernier, Peter Mafany Musongue n'a pas sacrifié au rituel de rappel ou de précision (le contexte social s'y prêtant abondamment) des missions immédiates dévolues aux nouveaux promus. Au demeurant, personne ne s'en est offusqué. Avant d'être nommés vendredi dernier par le chef de l'Etat, Antoine Zanga, Henry Kibuh Tume Charles Salé et Siegfried David Etame Massoma vivaient bien au Cameroun, et sont, à priori, parfaitement au courant des problèmes cruciaux qui se posent dans les départements ministériels dont ils viennent de prendre les rênes.
Dossiers brûlants
Au Minpostel, Antoine Zanga est très attendu sur le terrain du remboursement de l’épargne des clients de la défunte Caisse d'épargne postale, et des tensions de trésorerie auxquelles fait face le Centre des chèques postaux. Pour ce faire, le nouveau patron des Postes et Télécommunications ne trouve pas meilleure ébauche de solution que de "rendre rapidement opérationnelle la Cameroon postal services, dont la création participe de la volonté du gouvernement camerounais, de résoudre le problème des épargnants". Le Minjes ne sera non plus une sinécure pour Etame Massoma. L'ancien gouverneur des provinces de l'Ouest, du Sud-Ouest, de l'Est et du Centre doit troquer son uniforme de commandement contre une redingote de fin diplomate, pour éviter aux Lions indomptables la non participation aux coupes d'Afrique des Nations et du monde. Une situation née de la récente sanction infligée au Cameroun par la Fifa, l'instance dirigeante du foot-ball mondial.
D'autre part, la résolution de la crise énergique qui, depuis quelque temps, relègue les Camerounais à l'utilisation de la bougie ou de la lampe tempête est, à côté de l'accès difficile à l'eau potable en zones rurales et les caprices de la Snec, le dossier le plus épineux que Henry Kibuh Tume trouvera sur son bureau. Au Mintrans, Charles Salé devra combattre la délivrance fantaisiste des permis de conduire, parachever la réforme sur la visite technique des véhicules et, surtout, rassurer les taximen toujours sur le pied de guerre. Des missions pour lesquelles les promus de vendredi ne doivent faire aucune économie d'énergie, de peur qu'un nouveau communiqué du Sg de la présidence de la République ne viennent désavouer leurs actions, en y décelant "certaines insuffisances", passibles de limogeage immédiat.
Source : Quotidien Mutations
|
