Depuis bientôt trois semaines, les pouvoirs publics ont annoncé la baisse des prix de certaines denrées de consommation courante à l’instar du riz, de la farine, du poisson, du sucre. Le 5 septembre en effet, dans le cabinet du ministre de l’Economie et des finances, les importateurs des denrées sus citées ont longuement réfléchi sur les voies et moyens de stopper l’inflation qui touche ses produits de première nécessité.
Au sortir de cette rencontre, l’on a appris des officiels du ministère du Commerce que le gouvernement prendrait un train de mesures dont le corollaire immédiat devait être la baisse substantielle des prix du poisson, de la farine, du sucre et du blé…Pour ce faire, L`Etat s`est dit prêt à consentir des baisses substantielles sur les droits de douane des produits concernés.
D`après des informations recueillies auprès des hommes d`affaires, la réduction devait atteindre le taux de 75% dans certains cas.
De fait, le droit de douane à l`importation était à revoir à 5% pour le maïs, 10 à 5% pour le blé, le poisson de 20 à 5%. Pour le cas précis du poisson, il était envisagé de faire disparaître la Tva et la valeur mercuriale. Depuis lors, plus rien. “ Pour le moment, il n y a eu aucune baisse. Ces produits deviennent même de plus en plus chers. Pour ne prendre que le cas du sucre, le paquet qui se vendait à 550 Fcfa coûte entre 650 et 700 Fcfa ” , se plaint une ménagère.
Du côté de certains grands distributeurs des produits agroalimentaires basés au marché Mboppi, à l’instar de Soacam ou Sodipac, l’on reconnaît n’avoir pas baissé d’un franc le prix de ces produits.
“ Sur quelle base allons nous baisser le prix de ces produits ? Nos charges sont les mêmes, les taxes qui grèvent ces produits n’ont pas changé. Nous ne pouvons pas prendre sur nous d’appliquer les résolutions de cette rencontre avec le gouvernement si rien n’est fait pour compenser notre manque à gagner… ”, explique M K, importateur de riz au marché Mboppi.
Une fin d’année difficile
Pour quelques opérateurs économiques ayant pris part à la rencontre du 05 septembre dernier, la balle est dans le camp du gouvernement. Pour ceux-ci, les ménages camerounais ne pourront ressentir les premiers fruits de cette concertation que si le gouvernement par le biais du ministère de l’Economie et des Finances baisse les droits de douanes et la suppression de la Tva sur ces produits.
“ C’est ce que nous attendons. Si le gouvernement respecte ses engagements, dès demain, nous allons procéder à la baisse du prix sur ces produits, déclare un opérateur économique de la filière poisson. La même raison est avancée par les importateurs de farine et de blé.
A l’observation, un indice de taille ne milite pas pour une baisse à l’immédiat des prix de ces denrées de première nécessité : la baisse des droits de douane telle que demandée par les opérateurs économiques des filières concernées risque fort bien de créer un petit désordre au niveau de la prévision des recettes douanières du budget 2006.
Seule la loi des finances 2007 en préparation pourra intégrer la demande des opérateurs économiques. Et même dans cette optique, le cadrage budgétaire 2007 contenu dans la récente circulaire du chef de l’Etat, relative à la préparation de la loi des finances 2007, n’augure pas des lendemains meilleurs pour les ménages camerounais. Sauf avis contraire du prince.
Source: Quotidien Mutations
|