Un an après, il y a bien un concessionnaire qui a été installé au cœur du Marché central de Douala pour gérer les problèmes d’électricité. Mais, la situation reste préoccupante tant pour les propriétaires des étals, boutiques et autres rajouts métalliques que pour les acheteurs potentiels. Récemment, les couloirs du marché ressemblaient davantage à un capharnaüm qu’à ceux d’une institution bien pensée.
Le désordre reste donc la règle la plus généralisée partagée ici : “ Le Marché construit en 1982 est saturé aujourd’hui. Il manque d’espace, de routes d’accès et de parkings. Tout cela entraîne une situation d’insécurité qui se caractérise par la multiplication des vols et l’incivisme ”, reconnaît M. Sidiki Yaouba, Régisseur du Marché central depuis quatre ans.
Piraterie
L’incivisme concerne particulièrement la piraterie et la revente de l’énergie électrique. Et ce n’est visiblement pas la mise en place d’une structure de contrôle et de recouvrement des factures d’électricité qui calme les ardeurs des malfrats : “ Nous disposons de cinq techniciens qui oeuvrent pour l’assainissement du marché. Ils procèdent à des contrôles réguliers des installations électriques et mènent la traque aux pirates.
Pour l’instant, il s’agit d’une action préventive. Mais dans les jours et mois à venir, nous passerons à la phase répressive avec des coupures d’électricité et la facturation des cas constatés de fraude. En attendant peut-être de saisir la justice ”, insiste Yaouba.
Il déplore par ailleurs que les missions de l’entreprise mandatée pour sécuriser les installations électriques du Marché central de Douala, la très impopulaire Tser (Travaux services entretien recouvrement), ne soit pas respectées par certains commerçants : “ Les résultats obtenus lors des prélèvements de la consommation de courant électrique de janvier à juin 2006 ont permis d’établir que certains fournisseurs pirates ont causé jusqu’à 5, 5 millions de pertes au concessionnaire. ”
Danger
Pour essayer de les contraindre à observer les textes en vigueur, le régisseur a adressé plusieurs courriers à la direction de Aes Sonel ainsi qu’au préfet du Wouri. Malheureusement, ces initiatives n’ont pas permis de déboucher sur un accord. Les pirates ont encore de beaux jours devant eux.
Par ailleurs, la seule création d’un concessionnaire pour s’occuper des problèmes de normalisation des installations électriques ne saurait suffire à assainir le marché dans ce domaine. Or dans une correspondance adressée au Régisseur du Marché central de Douala, au lendemain du sinistre, Aes Sonel, tout en concluant à la “ Non-conformité des installations électriques comme cause principale de l’incendie, avait également demandé à la Cud de prendre en main la gestion de l’énergie électrique dans cette institution ”.
A l’arrivée, la Cud s’est contentée de donner cette gestion en concession. Tout le processus de réhabilitation des anciennes installations est pourtant à envisager, à défaut de construire un nouveau marché. Faute de quoi, des sinistres plus graves seront à craindre.
Source: Le Messager
|