Le week-end dernier, neuf enfants nés et vivant à la prison centrale de Yaoundé ont subi leur première visite médicale. Face à cette situation, une interrogation cruciale persiste: comment ces femmes, dont les activités sont contrôlées et qui sont astreintes à ne vivre en milieu carcéral qu’avec d’autres femmes arrivent-elles attraper une grossesse ? Selon Gabriel Tchamani, régisseur de ce pénitencier, les détenues enceintes le sont déjà au moment de leur incarcération.
Pour cet administrateur des prisons, il est impossible qu’une femme devienne enceinte à l’intérieur de la prison, car des relations intimes entre détenus sont impensables, surtout qu’ils sont classés par âge et par genre. En effet, à Kondengui, les cellules sont regroupées au sein des quartiers féminin et masculin, entre autres.
Pourtant, d’après des anciens prisonniers, la réalité est tout autre. " Nous usions de prouesses de toutes sortes pour avoir un tête-à-tête avec une femme. Il m’est arrivé personnellement de payer mes voisins de chambre afin de profiter de la cellule pendant une petite heure avec une fille ", raconte un ex-détenu.
" En ces occasions, la peur d’être surpris et la fougue d’assouvir un désir longtemps refoulé ne laissent aucune place aux mesures d’interdiction ", ajoute-t-il. C’est ainsi quelques détenues se retrouvent enceintes.
Cet ancien détenu s’amuse d’ailleurs, avec du recul, des stratagèmes dont ils usaient pour échapper à la vigilance des gardiens de prison. " Comme de petits écoliers, nous jouions au chat et à la souris. Les cérémonies organisées au sein de la prison étaient des occasions privilégiées.
A ces moments-là on pouvait s’éclipser facilement ", rapporte-t-il. Certains avouent même que des couples se retrouvent en prison. D’anciennes relations se renouent, face au "régime sec " qui règne en milieu carcéral. Toujours d’après notre source, les femmes préfèrent aller avec ceux qu’elles connaissent déjà, au lieu de s’offrir au premier venu.
Sous d’autres cieux, les femmes qui ont la possibilité de sortir profitent des jours de corvée pour rejoindre leurs compagnons ou tout simplement faire de nouvelles connaissances. Toutefois, quels que soient le moment et la manière dont ces grossesses sont contractées, le minimum du suivi médical est assuré par la prison à travers l’infirmerie, bien qu’il n’y ait pas de structure adéquate pour accueillir les bébés à venir.
Source: Cameroon Tribune
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