Devant la presse, vendredi 15 septembre à la base de l’entreprise à Bassa-Douala, Emmanuel Tessa n’a pas tremblé. Unique entreprise de génie civil à capitaux privés entièrement nationaux, Ketch a les moyens, les compétences et les ressources nécessaires pour exécuter ses marchés a affirmé d’entrée le directeur technique. Il s’appuie notamment sur le matériel technique qui a fait tomber le monopole étranger dans l’exécution des marchés de génie civil au Cameroun. Pour définitivement convaincre son auditoire, il invoque entre autres, le parc mécanique de plus de 400 engins lourds et camions et l’atelier de fabrication de pièces de rechange. A cela il ajoute une centrale informatisée d’une capacité de 80 m3/h de béton à chantier, une station de béton prêt à l’emploi installées depuis un an à Douala, une centrale de concassage, une centrale enrobée toute neuve…
“ Membre du syndicat français de béton prêt à l’emploi, Ketch veut s’approprier la technologie et les équipements à travers des partenariats avec des entreprises étrangères. Bientôt nous allons acquérir du matériel de Chine. En octobre prochain, une première vague d’employés s’y rendra pour s’imprégner de leur technicité ”, déclare le directeur technique de Ketch, vantant au passage le laboratoire de l’entreprise : “ C’est l’un des laboratoires le plus équipé après celui du Labogénie. ”
Travaux payés en monnaie de singe
Malgré ce potentiel, les ouvrages réalisés par Ketch font toujours l’objet des critiques au sein de l’opinion. “ C’est l’enveloppe qui détermine le choix des structures à réaliser. A chaque niveau de budget correspond une qualité de prestation de service ”, se défend M. Tessa, rejetant la faute de la piètre qualité des ouvrages réalisés sur le maître d’œuvre. “ Nous ne nous sentons pas responsables du moment où nos réserves et observations ne sont pas prises en compte ”, justifie-t-il, accusant également la lenteur dans le décaissement des budgets. “ Savez-vous qu’à propos du boulevard de la Réunification entre le Rond point Deido et le carrefour Agip à Douala, Ketch a préfinancé ce marché à hauteur de 75 % alors que la norme exige un préfinancement de 20 % ? Nous avions reçu à l’époque une avance de 900 millions Fcfa sur plus de 5 milliards Fcfa alloués à ce marché. Le reste n’a été payé qu’à la fin de ce chantier ”, s’est-il indigné.
A l’en croire, l’inadéquation entre le type de chaussée et le trafic est à l’origine de la dégradation rapide des chaussées. “ Le trafic dense crée des forces statiques nuisibles à la stabilité du revêtement des sols. Le vrai problème de Douala, c’est l’absence des drains qui occasionnent le dépôt et l’ensablement qui constituent l’ennemi n° 1 de la chaussée. En plus, une chaussée s’entretient. Or, le curage des caniveaux n’est pas régulier à Douala dont la vétusté de la structure technique du sol est un handicap. Le fait est que nous pratiquons le prix juste et cela ne plaît pas à tous. ” Le cadre soupçonne donc une campagne de dénigrement contre son entreprise. L’objectif, écarter Ketch du juteux marché du C2d. “ Le fait que l’entreprise pratique les prix 25 à 30 % inférieurs à ceux des concurrents multinationaux dérange. La différence entre nous et les autres ne se situe ni sur la route ni sur la technique, mais plutôt dans les charges. Nous ne minorons pas artificiellement les marchés pour les gagner, mais nous voulons travailler à un coût juste ”, conclut-il.
Créée en 1986 par Jean Ketcha, Ketch est implantée sur l’étendue du territoire national et dans certains pays voisins. L’on lui déclare environ 40 milliards Fcfa d’investissement, 12 milliards Fcfa de chiffre d’affaires en 2006, 345 employés permanents dont 35 ingénieurs et 700 temporaires
Source : Le Messager
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